faire son cinéma ou pas
Les larmes de septembre. Comme ils sont petits les C.P. !
Avec leur gros cartable remplis de billes et de cartes.
La maîtresse les regarde avec tendresse ces petits.
Les larmes persistantes en octobre
de 2 ou 3 petits lui rappellent
les propos étonnants
d'une petite de 4 ans
qui pleurait le matin et le midi,
à l'heure de quitter maman.
Remplaçante dans une école maternelle,
de retour de son congé maternité,
pour deux classes de moyenne section.
Avec la petite qu'elle croisait dans le couloir.
en larmes, accompagnée de sa maman.
La maîtresse avait bien sentit la maman en difficulté
avec sa fille accrochée au bras, avec les larmes de sa fille.
Deux jours dans la classe de la petite éplorée.
Le matin, devant les larmes, la maîtresse s'était adressée à la petite:
"Et si tu dessinais maman?"
Et puis en regroupement la maîtresse afficha le dessin et s'extasia:
"Qu'est-ce qu'elle est belle maman!"
réveillant dans tous les coeurs le doux nom de maman:
"Et là c'est ses bras?
Quelle belle robe tu lui as dessinée!"
La petite semblait y trouver beaucoup de plaisir,
les larmes avaient disparu, alors préceptive aux activités.
La maîtresse avait pensé que ce n'était pas si difficile.
Et puis une après-midi, de surveillance de cour .
Une collègue, dans la cour, tient la petite par la main.
La maîtresse hasarde vers la miss un:
"Dis donc, ce midi je t'ai vu
quand tu arrivais à l'école avec ta maman.
Et tu pleurait encore!"
La petite leva les yeux vers la maîtresse qui poursuivit:
"Mais tu avais un gros chagrin ou tu faisais du cinéma"
- Ze faisait du cinéma", répondit la petite.
La maîtresse, un peu destabilisée
par cette réponse tendue mais inattendue, précise sa question
car une petite de 4 ans connaît-elle cette expression:
"Tu pleurais parce que tu avais un gros chagrin
ou tu pleurais pour embêter maman?
-Ze pleurais pour embêter maman...."rétorqua la petite.
La maîtresse fut toute étonnée de ces propos.
Elle ne sait pas quel crédit elle peut leur accorder.
Si ce n'est celui de la vérité.
Elle en a oublié de scruter les yeux de sa collègue
car la maîtresse est maîtresse ainsi secrètement.
Timidement.