Nathan
Nathan se fait constamment remarquer par ses bavardages,
des bribes de voix haute en couleur.
Et plus la maîtresse le regarde, plus il se disperse.
Il y a en lui du doute qui murmure
"Non, rien... j'ai dit une bêtise"
La maîtresse sent qu'elle doit se rapprocher de lui.
Approcher, l'air de rien, le petit Nathan.
Le second d'une fratrie de 7 enfants.
Peut-être que derrière le blabla se dissimule autre chose,
Elle enfant. Elle se souvient ...oui elle se remémore
son besoin à elle d'être regardée.
Silencieusement à l'école. Une prière.
Un besoin d'exister. Les absences parentales.
Elle, l'aînée.
Être. C'était écrit dans ses rêves.
De force si nécessaire au collège.
La maîtresse se souvient de la manière tapageuse qu'elle employait pour dire
"regardez-moi! Suis-je digne d'intérêt?
oh regardez- bon sang de bonsoir!"
Ses revendications ne trouvaient les mots et n'existaient que sous forme d'actes.
oui le passage à l'acte est un discour.
Elle se souvient de l'enfant qu'elle était.
Elle regarde l'enfant dans sa classe.
Elle transpose de l'un à l'autre.
Une vérité d'enfant est une vérité d'enfance .
Alors, peut-être que cette agitation cache des mots,
Une demande d'attention.
Une quête muette derrière le verbiage.
Le petit Nathan questionne t-il la maîtresse?
L'hypothèse est posée.
Protocole expérimental installé.
Nathan et son voisin Alban ont migré tout près de son bureau.
La maîtresse le regarde, lui parle, lui sourit ou
fait une grimace en guise de désapprobation.
Valider ou invalider dans quelques semaines.