violence du verbe.
La vie est belle, le soleil qu'on a dans le coeur réchauffe l'âme.
Et puis certains jours, on est plus sensible aux sourires.
Ou à leur absence.
Alors aujourd'hui j'ai des soupirs dans le coeur.
Un mélange de colère et de chagrin.
Car dans mon école les adultes ne se parlent pas : ils crient .
J'en ai fait rapidement les frais en arrivant il y a 4 ans.
L'an passé j'ai dû quitter une réunion "d'équipe"
refusant ENFIN de me faire souffler dans les bronches.
En début d'année une collègue a lâché ses nerfs sur une dame de service.
Hop! Dépression illico rapido.
Il y a un mois, les collègues du RASED ont essuyé
les violentes doléances de 4 collègues.
De la vilenie en barre.
La semaine passée, ce fut le tour d'une autre collègue.
Il faut dire qu'il y a deux clans.
Au vacances de la Toussaint, une collègue entrait dans ma classe en mon abscence
lançant à une autre que j'étais une voleuse. EFFROI.
J'ai mis tant de temps, je devrais préciser tant de séances, à sortir de ma réserve,
cette timidité qui me donnait des allures de snob, cette timidité qui donnait du grain à moudre.
Aujourd'hui je ne sors plus de ma classe que pour assurer mes services
avec mes quelques sympathiques collègues ou pour faire mes photopies.
De guerre lasse je me garde mes politesses auxquelles on ne répondait pas.
Je vois certains se ralier aux autres. Par mimétisme.
La situation géographique me permet une grande proximité avec mes enfants.
C'est l'unique raison de ma présence dans cette école.
Voilà pourquoi aujourd'hui, contre les beaux jours où je regagne ma classe remplie
du bonheur de mes élèves,de leur sourire, remplie du bonheur quotidien qui fait ma vie d'instit,
voilà pourquoi aujourd'hui je ronge mon frein, je garde pour moi, je dis juste ici.
Voilà pourquoi ce soir, la musique et les chansons font office de pansement.
Heureusement, rares sont ces soirs.