une journée particulière
En cette journée de deuil , les enseignants ont reçu pléthore d'infos.
On va dire que nous avions déjà tous suivi un petit entraînement en janvier dernier.
On ne peut pas s'habituer à l'horreur.
On ne peut faire l'économie d'évoquer
la liberté de religion,
- celle aussi de "n'en avoir aucune",
précise Amin -
le respect de celle des autres.
On se doit de questionner
la tolérance
et l'intolérance:
aujourd'hui et demain.
Au quotidien.
Je me dis qu'on requestionne
ce qui a poussé les nazis à l'inhumanité.
Je suis persuadée que travailler l'empathie c'est cultiver la bien-veillance:
travailler sur les émotions avec toute sa palette colorée,
évitera, peut-être, les racourcis de la peine à la haine.
Une petite douceur:
Sandra a lu sur internet que les enfants devaient aller à l'école
vêtus de noir.
Après le petit rappel de la maîtresse sur le crédit accordé à ce qui était lu sur le net,
Amin s'exclame que lui il n'aime pas qu'on l'oblique à faire des choses car
il " n'aime pas la dictature".
La maîtresse sourit car Amin est un charmant rêveur
qui papillonne dans la classe, un étrange élément iconoclaste et cultivé.
Mais Amin tourne toujours longtemps autour de son travail
avant de fournir l'effort exigé.
Alors la maîtresse saute sur l'occasion:
" C'est pareil pour le travail, c'est pour cela que tu prends ton temps pour te mettre au travail?
Tu n'aimes pas que la maîtresse exige que tu travailles ?"
Amin cache son sourire derrière son bras.
Il peut compter sur la maîtresse pour revenir à la charge,
pour requestionner son rapport au travail.
Car le rôle de l'enseignant est de faire fleurir des questions
dans le coeur et dans l'esprit,
celles qui poussent à cheminer .....