GRAND ORAL
La réunion parents-professeur
s'est prolongée jusque tard dans la soirée. Les parents étaient toujours assis
lorsque les lumières de l'école se sont éteintes.
Seule, la classe brillait comme un falot, tenu à bout de bras par la maîtresse.
Les parents semblaient convaincus par les dictées quotidiennes,
la grammaire à partir de textes d'élèves.
Ils ont souri quand elle a comparé sa classe à un grand laboratoire,
acquiescé quant à la place donnée aux productions d'écrits ,
ri au récit de quelques anecdotes de classe.
Entre la présentations des cahiers, ses rituels singuliers,
les évaluations courtes, les lectures, certaines obligatoires , d'autres libres,
la fabrication de jeux au statut d'exercice, les arguments de la maîtresse sont précis et justes (elle y tient).
Ils acceptent l'idée que les élèves rentrent à la maison en racontant qu'ils ont joué en classe,
qu'une maîtresse bouleverse sa programmation
si un évènement, un texte, des propos lui permet de dérouler le tapis d'une notion.
Elle a décrit ses-va et-vient entre les manuels scolaire et les textes d'élèves
pour que les activités de classe prennent du sens;
ses cheminements entre la contextualisation et la décontextualisation
pour motiver les élèves et les emmener vers plus d'abstraction.
La maman d'Hippolyte pense que son fils "sera bien dans cette classe "
et la maman de Camille " aime la liberté qu'ils ont ".
La maîtresse est rassurée : ses méthodes étonnantes n'effraient pas les parents.
Elle va pouvoir travailler sereinement.