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brèves de classe
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14 septembre 2013

GRAND ORAL

La réunion parents-professeur

s'est prolongée jusque tard dans la soirée. Les parents étaient toujours assis

lorsque les lumières de l'école se sont éteintes.

Seule, la classe brillait comme un falot, tenu à bout de bras par la maîtresse.

Les parents  semblaient convaincus par les dictées quotidiennes,

la grammaire à partir de textes d'élèves.

Ils ont souri quand elle a comparé sa classe à un grand laboratoire,

acquiescé quant à la place donnée aux productions d'écrits ,

ri au récit de quelques anecdotes de classe.

Entre la présentations des cahiers, ses rituels singuliers,

les évaluations courtes, les lectures, certaines obligatoires , d'autres libres,

la fabrication de jeux au statut d'exercice, les arguments de la maîtresse sont précis et justes (elle y tient).

Ils acceptent l'idée que les élèves rentrent à la maison en racontant qu'ils ont joué en classe,

 qu'une maîtresse bouleverse sa programmation

si un évènement, un texte, des propos lui permet de dérouler le tapis d'une notion.

Elle a décrit ses-va et-vient entre les manuels scolaire et les textes d'élèves

pour que les activités de classe prennent du sens;

ses cheminements entre la contextualisation et la décontextualisation

pour motiver les élèves et les emmener vers plus d'abstraction.

 La maman d'Hippolyte pense que son fils "sera bien dans cette classe "

et la maman de Camille " aime la liberté qu'ils ont ".

La maîtresse est rassurée : ses méthodes étonnantes n'effraient pas les parents.

 

Elle va pouvoir travailler sereinement.


 

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8 septembre 2013

Ludovic and co.

 

 

Ludovic  se souvenait de son passage ds la classe de la maîtresse.

Il semblait n'attendre que d´arriver ici

pour laisser courir, à nouveau, sa plume.

Dans ce cahier d'écrivain,

appelé pudiquement cahier du matin,

Ludovic a débuté une histoire de dragons,

de princesse à sauver, d'une ville à libérer.

Une formulation à couper le souffle,

du vocabulaire étonnant pour un enfant.

Ludovic est une star naissante.

Attention à ne pas le laisser occuper tout l'espace...

Et va-t-il réussir à mettre en appétit ses camarades?

 

" Ce  cahier, c'est  un peu comme un psychologue! a avancé Eliot.

- Oui, tu as raison. Une année, il y avait une petite fille qui n'arrivait pas à travailler

à cause d'un terrible cauchemar. Et puis elle a dessiné ce cauchemar, et 

ça lui a fait du bien. Elle a pu se remettre au travail."

Mais comment Eliot, connaît-il les psychologues?

" Je faisais des cauchemars l'année dernière."

Les parents d'Eliot ont fait des pieds et des mains

pour que leur enfant ne soit pas cette classe.

Eliot , un élève à tenir, paraît-il, d'une main de fer.

Un élève qui fait des bêtises en classe, d'après un camarade.

Mais ce sont souvent les mots des enseignants qu'on trouve dans la bouche des élèves.

La maman d'Eliot que la maîtresse a senti au bord des larmes.

La maîtresse fait confiance aux signaux qu'elle croit recevoir des autres.

Elle sait qu'elle les perçoit , la plupart du temps, avec justesse.

 La maîtresse sait qu'elle a travaillé si longtemps sur ses propres émotions,

elle a rencontré si souvent la petite fille, qu'elle a été,

qu'elle imagine moins ses propres émotions sur le visage des autres .

Elle se perd moins dans ses projections.

Plusieurs RDV ont été fixés: entre dysgraphie ou dyslexie,

trouble dont souffrait  Albert Einstein

elle attendra aussi la maman d'Eliot.

 

3 septembre 2013

Nouvelle rentrée


Une rentrée sage et sans éclats.

La maîtresse a capté quelques sourires d'enfants.

Quelques remerciements quand elle a invité les parents à entrer dans la classe.

Quelques étonnements devant le tableau numérique

qui lui avait arraché 2 ou 3 jurons durant l'été.

 

Quelques élèves en qui elle souhaite voir frémir les bases de l'estime de soi.

Des bouilles d'anges. Le fameux ludovic.

Des cerveaux à rassurer :

La maîtresse connaît ses prédécesseurs comptant deux essoreuses à cerveaux!

Quelques commentaires :

"J'aime bien les maths aujourd'hui  parce que c'est facile."

"Les évaluations alors c'est juste pour savoir si on sait ou si on sait pas!".

"C'est des jeux pour apprendre ?"

Des petits " OUAIS"  distillés dans la journée, en écho aux :

"On fera du théâtre". "On fabriquera des jeux".

"Je vais vous lire un poème". "Attention! J'allume le tableau numérique!"

Quelques réponses :

"C'est facile parce que tu as utilisé un outil: le tableau de numération.

En l'utilisant tu apprends. Un jour, tu n'en auras plus besoin"

" C'est ça. Si tu rates une évaluation, tu t'entraînes à nouveau,

encore une fois ou deux. Ensuite, tu refais ton évaluation."

Plusieurs parents qui souhaitent un RDV.

Une maman qu'elle a senti au bord des larmes :

" Pour parler d'un problème, l'année précédente. Non pas au niveau du comportement.

Un problème entre l'enseignante, l'enfant et les parents"

Un enfant qui sort de chez celle qui s'en est prise à la maîtresse

(fichtre! Au diable cette sensiblerie!).

Celle à qui on donne des élèves avec un sentiment de sacrifice:

"lesquels seront assez costauds

pour survivre à un passage dans sa moulinette?"

Celle que, dans quelques jours, la maîtresse dénoncera ainsi

car tout silence est connivence.

 

Demain, au-dessus des copies,  elle fera la somme, entre math et français,

de ceux qui auront besoin d'être accompagnés dans les prochains jours .

 

Ce soir elle a écouté le récit de rentrée de sa BellôBôBidon et

    de son louloufoufou (dans la classe voisine!)

 Demain matin, ce sera au tour de sa bellâme de 13 ans.

Quelle fierté!

 

 

2 septembre 2013

pessimisme

La classe a effectué 2 représentations avant le grand soir, 2 spectacles devant des classes de collègues.

2 petits galops d'essais à valeur de répétitions au bilan  mitigé:

Outre le gros souci des bavardages de coulisses,

les commentaires des collègues tournaient autour

de tout ce qui dysfonctionnait dans cette troupe d'amateurs.

Commentaires clos par "Mais sinon c'était bien"!

De retour en classe, Cyrielle fit remarquer : ils ont parlé que de ce qui n'allait pas.

La maîtresse n'a aucune prétention théâtrale. Les élèves se sont bien amusés,Optimisme

ils ont lu, émis des hypothèses, relu pour vérifier, réfléchi, réajusté, organisé.

Ils ont pris le risque de s'exposer.

Un joli travail au bout du compte.

Mais la maîtresse ne comprend pas ce pessimisme.

Sa fille, collégienne en goguette, a beaucoup ri lors des répétitions,

l'enthousiasme des élèves laissait présager un moment festif,

les spectateurs semblaient se réjouir.

La maîtresse fait du théâtre en dilettante, elle ne mène pas une véritable troupe.

Elle, qui ne craint plus d'exprimer ses enthousiasmes en classe,

 aimerait plus d'optimisme, plus de sourires, plus de bienveillance.

.http://www.apwn.fr/wp-content/uploads/2011/03/optimisme.jpg

31 août 2013

EN JUIN, Janelle et son papa

Janelle a souvent parlé de son papa,

un papa distant qui la réprimande beaucoup.

La maman avait rapporté les propos de la psychologue:

Le père désapprouve toutes les fois

où Janelle ouvre le frigo, se fâche.

Alors Janelle mange beaucoup

pour attirer l'attention,

même négative, du père.

Certe il n'y a pas d'école

pour apprendre à être un papa!

Mais au spectacle, la maîtresse a bien vu

le regard de ce fameux papa,

elle a entendu les mots prononcés.

Elle partage avec Janelle :

" J'ai vu et c'est sûr que ton papa t'aime.

Le problème c'est  qu'il ne doit pas savoir le dire ,

il ne sait pas  montrer à sa fille qu'il l'aime."

En écrivant cela aujourd'hui la maîtresse se demande

si elle parle du papa de Janelle ou de son père à elle.

Elle a eu, elle aussi, un papa distant.

Parfois la maîtresse ne s'adresse pas seulement à ses élèves.

À travers eux, elle donne des mots à la petite fille qu'elle a été,

cette petite fille qui cherchait comme Janelle des preuves d'amour

dans la distance et l'indifférence affichée.

 

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19 août 2013

janelle chez la psy

Au deuxième trimestre la maîtresse avait conseillé à la maman de Janelle

d'emmener sa fille chez un psychologue:

Janelle ne comprend pas pourquoi elle reste accrochée à Noémie  comme une toute petite fille à sa maman:

"Janelle tu me dis que tu as besoin de quelqu'un sur qui compter, une meilleure amie, une grande amie.

Mais dans la vie tu dois d'abord compter sur toi."Fille de beauté Banque d'images - 320412

Janelle ne finit pas toujours ses exercices.

Quelques rares fois, le travail n'est pas fait .

Janelle est une bonne élève qui refuse  parfois d'avancer

comme un petit cheval capricieux:

elle affirme à la maîtresse,

qui n'en croit rien,

ne pas comprendre l'exercice

sans pouvoir expliquer ce qui la bloque.

Elle se contente de regarder sa maîtresse

avec des yeux ronds de poisson koi.

Elle acquiesce à ses remarques :

"On dirait que tu as peur de te lancer toute seule."

Depuis deux mois Janelle va voir une psychologue .

Tous les mercredis, Janelle va parler

de ce qui l'enchaîne aux autres.

Va-t-elle réussir à conquérir son autonomie affective et intellectuelle?

30 juillet 2013

En avril, crise de larmes de Janelle

Lia vient discrètement voir la maîtresse et lui glisse à l'oreille:

" Maîtresse Janelle pleure

Image du Blog poeteromantique.centerblog.net

- Tu en connais la raison? chuchote la maîtresse.

- Noémie s'est moquée d'elle ."

Cyrielle vient à son tour avertir .

La maîtresse n'est pas intervenue immédiatement, il faut poursuivre les mathématiques, discuter après la classe .

"Janelle, termine l'exercice! Ce qui est formidable avec l'école c'est qu'en travaillant on oublie ses soucis."

A 11h30, les élèves sortent de la classe et la maîtresse en profite pour écouter Janelle: 

Noémie se serait moquée de ses dents.

La maîtresse accompagne les externes à la grille et , au retour, elle questionne Noémie.

Mais rien n'est certain car la moquerie résidait en un sourire appuyé 

Janelle arrive , ses larmes ont disparu laissant place à la colère.

En sport la semaine passée la maîtresse avait observé cette colère qu'elle avait qualifiée de révolte. C´est bien d'affirmer ce qu'on veut. Encore faut-il le faire en y mettant les formes.

" Et qu'est-ce que tu veux toi Janelle?

- Je veux être libre ! A cause d'elle l'an passé j'ai perdu toutes mes copines. Avec elle c'est comme si j'étais emprisonnée."

 

L'enfance n'est pas un monde de douceur.

5 juillet 2013

aujourd'hui

Le grand luxe de la journée


se faire les ongles en classe !

 

 

 

La dernière bataille


remplir un dossier d'enfant en danger pour Maryssa!

 

 

 

23 juin 2013

grande exposition des travaux!

  Dernière ligne droite avant la grande exposition des travaux!

La maîtresse presse ses petits élèves,

se fâche devant les petits chahuts.

C'est inhérent au travail

dès qu'ils ne sont plus collés sur leur chaise.

Sans compter Kriss qui hésite

entre l'oiseau et l'oisiveté.

La maîtresse se fâche, le malmène,

le pousse dans ses retranchement.

Quel manque de tact de sa part!

 

Elle pousse aussi Eric qui n'avance pas.

Finalement, il n'écrit plus son conte avec Jonathan.

Seul c'est périlleux et 

dès que la maîtresse baisse la garde

il s'engourdit de paresse.

Il ignore ses remarques

et son travail stagne.

Agacée la maîtresse le questionne ainsi :

- Finalement, tu le trouves très bien ton texte?

- Oui!

- Tu veux rien changer?

- Non!

- Tu as l'impression d'avoir respecté les consignes?

- Oui!

L' insolence l'insupporte.

- Bon et bien si tu es content de toi, tu vas patienter dans une autre classe!"

Eric est expédié dans une classe de C.E.1.

et après quelques scrupules,

après un temps de réflexion,

la maîtresse va chercher son élève .

Petite conversation sur le court chemin de la classe; 

la maîtresse soupçonne un tremblement dans le menton.

Non elle se fait des idées...

Elle le regarde et voit des larmes rouler sur ses joues.

Eric, qui se met des pulls

sous son blouson pour se faire des muscles ,

Eric qui a choisi pour son conte le proverbe "l'union fait la force",

Eric cache une fragilité:  la perte de son papa.

Elouan a égaré son travail,

une couronne avec le conte

collé à l'intérieur,

la maîtresse la retrouve

dans un recoin de la classe, vandalisée.

Elouan n'aimait pas son travail

( "c'est nul" ) et luttait contre l'entousiasme de la maîtresse:

" oh non c'est super! Moi j'adore. Et puis tu es allé au bout du projet et tout seul!"

La maîtresse qui avoue (forçant le trait): " Quand elle a disparu, j'en aurais presque pleuré!"

Rien que pour voir les yeux étonnés d'Elouan, la maîtresse est contente d'elle.

 

11 juin 2013

créatrice en vocation

Cyrielle et Alban ont annoncé, dans l'année,les grossesses de leur maman.

Ça se parle en classe,quelques boutades, quelques éclats de rires,

beaucoup de "madame et monsieur ont un fils comment s'appelle-t-il?"

inventés et proposés en classe (entre math et français, une petite devinette

réveille tous les intellects!)

Maryssa écrit une histoire de couples qui veulent un bébé.

Maryssa met son écharpe sous son pull

sur son ventre. La maîtresse, cheminant

dans les rangs,commente:" C'est plutôt à maman

de faire un bébé,tu es encore un peu jeune!

- J'ai demandé à maman mais elle a dit

qu'elle ne voulait pas me faire de frère ou de soeur! "

Voilà que, lors de la visite au collège, la maîtresse offre

un dernier cadeau à Maryssa: " Toi, si tu t'accroches au travail,

tu pourras être médecin des bébés, pédiatre quoi."

Elle a vu les yeux de Maryssa briller ! Elle avait vu juste.

Maryssa ne connaissait pas ce métier et oui mille fois oui cela sera son métier

Bon alor la maîtresse va planter quelques graines:

"Oui mais pour cela il faut te mettre au travail sérieusement,

tu ne peux pas te permettre de perdre du temps à te faire remarquer en classe,

à bâcler ton travail,à te laisser dominer par tes folles émotions!"

Idem pour Cyrielle, Cyrielle si immature, bloquée en mode affectif.

Cyrielle la piplette

dans le plaisir immédiat.

Cyrielle scolairement fragile,

que la maîtresse a soutenu

en exigeant l'utilisation des outils, 

en la guidant par des questions élucidantes

Cyrielle qui écrit des poèmes

ou des histoires de fleurs

dans son cahier du matin,

clairevoyante pourtant:

"maîtresse, je sais bien que la fleur dans mes histoires, c'est moi"

et qui semble acquérir, de poème en récit, la maîtrise de ses écrits.

"Cyrielle l Mais dis-moi tu seras peut être fleuriste plus tard!!!

- Maîtresse, tu sais, c'est le métier de ma mamie!"

Il y a des métiers merveilleux, il y a des rêves à portée de main.

Il y a un enseignement professionnel dévalorisé, nourri de dépit

dans une société qui surévalue le bac général,

dans une école qui fait vivre un destin singulier

à la main et à l'âme, au corps et à l'esprit.

Dans une société qui oppose enseignement général et enseignement technique.

La maîtresse rêve de les faire coexister dans sa classe.

 

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