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brèves de classe

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7 mars 2013

Kriss

 Kriss  a un Q.I. au dessus de la moyenne ,

sa maman l'a fait tester.

Pendant un an son fils  a joué et bavardé sans répit.

Il a exhibé en classe ses  billes, ses cartes et

la maîtresse a mis en garde,

sévi, discuté, confisqué.

La maman a parfois tenté

de négocier les biens dessaisis.

Cette année Kriss insulte ses camarades, se moque de manière éhontés,

sonne la cloche de l'école à des heures impromptues, sonne aux portes des maisons lors des sorties.

Cette année, Kriss ne fait pas son travail, il n'est plus concentré

et les exercices sont ratés malgré les aides et les outils proposés.

Kriss a accepté une voisine pour le remettre sur les rails mais il s'est montré d'une grande cruauté.

Finalement, après un nouvel essai à côté d'un camarade,

à la demande de la maman, Kriss a fini seul.

Ce mardi soir, la maîtresse souhaitait évoquer avec la maman les raisons de ce nouvel isolement.

Celle-ci a fait volte-face et conclu :

"Entre vous et mon fils il y a incompatibilité d'humeur!" 

 La maîtresse est agacée, elle y voit de la mauvaise foi.

La maîtresse a donné le change avec une bonne vérité

puis elle a tourné le dos: Elle craint de perdre son calme.

Elle refuse de s'engager dans ce genre de débat stérile.

 

 

 

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4 mars 2013

lettre de la colère de Marysa

Jeudi, Nouvelle colère de Marysa pendant la séance de théâtre. 

4ème mouvement d'humeur cette semaine.

8h30, vendredi matin, son grand sourire éclaire la classe.

Quelques gloussements avec sa voisine.

La maîtresse souligne cette bonne humeur.

Mais à 9h35 Marysa pleure bruyamment.

Des pleurs qui emplissent la classe jusqu'alors silencieuse.

Ces bruyantes démonstrations contradictoires

exaspèrent la maîtresse qui traque le complément essentiel!.                                         

 C'est un comportement récurrent chez Marysa et Lia, ces dernières semaines .

La maîtresse n'y comprend rien : Elle a écouté, questionné, proposé quelques outils .

Rien n'apaise ce tapage et la maîtresse, peut-être déconfite par son impuissance, est agacée.

Maintenant elle précise les limites : " Travaille" intime-t-elle à la pleureuse.

Les autres n'ont pas besoin de subir ses lamentations.

Dans ces moment là Marysa perd le contrôle de son cœur et de sa tête.

Le travail parfait de Marysa s'évanouit, les exercices baclés courent en grosses lettres sur ses cahiers.       A la manière de Cyrielle, elle ne parvient pas à utiliser le travail pour échapper à ses tourments.

A la récréation, la maîtresse,de service dans la cour, propose à Marysa de rester dans la classe,

en compagnie de Coline, afin d'écrire ou de dessiner.

Marysa s'exécute, sous le regard bienveillant de Coline, la maîtresse jetant un oeil de temps à autre.

Mais elle refuse à Lia le droit de rester, elle aussi, dans la classe. Elle n'a pas confiance;

Lia est beaucoup dans le mouvement. Celle-ci tape du pied souffle comme un boeuf puis traverse la cour d'un pas vif,

les bras croisés, le visage fermé. Elle restera jamais très loin de la maîtresse qui s'exaspère de ce manège.

A 11h, une feuille est posée sur son bureau intitulée "lettre de la colère" écrite de la main de Marysa:

" Tout le monde me parle mal. On me parle comme un chien comme une domestique. Hélène crie sur moi,

Janelle m'a dit dégage, tout le monde me rejette, personne ne m'aime dans la classe ."

En la lisant la maîtresse sent son coeur se ramollir.

Elle entend un besoin d'amour, la demande affective.

Elle en parlera à 13h30 pour soliciter la bienveillance de ses camarades.

 

16 février 2013

Jonathan

Jonathan a eu des histoires dans la cour de récré.

Arthur, un élève d'une autre classe, se serait moqué de ses dents.

L'accusé est amené dans la classe pour comprendre la trame du conflit.

La parole lui est donnée et il accuse Jonathan de l'avoir sciemment bousculé :

Un comble pour un élève tranquille pas bagarreur pour un sou.

Jonhatan dit qu'il a bousculé Arthur "sans faire exprès" en traversant le terrain de jeux de balles.

La maîtresse a pourtant expliqué : dire "pardon je ne l'ai pas fait exprès" peut éviter nombre de conflits.

En représaille, Arthur a traité Jonathan de "dents de lapin".

Pour dissoudre la colère au coeur de l'histoire,

la maîtresse demande à Jonathan ce qu'il a ressenti lorsqu'il a entendu la vilenie.

Elle ne s'attendait pas à le voir fondre en larme et entre hoqueter:

" De la colère... aussi de la peine!"

La maîtresse lui demande d'expliquer au coco les démarches de ses parents ,

les radios faites et l'appareil à venir.

puis elle questionne Arthur :

" C'est ce que tu voulais, lui faire de la peine?"

Arthur semble bouleversé et  dit :

" Non, il me fait pitié."

La maîtresse s'en réjouit : l'emphatie c'est toute notre humanité qui parle en nous.

La capacité d'être touché par la peine de l'autre c'est une grande richesse.

Et c'est ainsi qu'elle le restitue à l'élève.

14 février 2013

Charlotte

Charlotte, dans la classe pour la deuxième année,

a été prise charge par les collègues du RASED l'an passé.

Photographie Enfant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

photo : Sébastien Laban

Des difficultés en mathématiques .

Des soucis de transcriptions de sons. Une écriture pas toujours lisible.

Une mémorisation à raviver régulièrement, des outils à glisser dans le porte-vues.

La maîtresse a eu des doutes mais ses collègues du rased l'ont rassurée :

Qu'elle soit bien dans la classe, qu'elle construise une idée positive d'elle-même

sont aussi des aspects importants pour le collège.

Cette semaine la maîtresse observe, de loin, ce qui s´écrit dans les cahiers de textes libres.

celui de Charlotte est surprenant : bien tenu, bien illustré, belle écriture lisible .

Pas d'erreurs de transcriptions de sons et des réussites épatantes en conjugaison

pour un texte qui disait: "...J'aime ma famile plus tout au monde, plus que moi..."

La maîtresse s'est extasiée haut et fort.

Après réflexions elle questionne la petite qui l'explique ainsi : "quand je suis à fond  je fais attention".

En janvier, la maîtresse avait regardé la petite d'un oeil neuf :

Charlotte n'a jamais demandé d'aide, n'a jamais levé  le doigt.

La maîtresse a fait des hypothèses (" J'ai l'impression que tu te dis :

pourvu que la maîtresse m'oublie. On dirait que tu as peur de te tromper "),

elle a rassuré, sollicité son élève.

Charlotte, pour la première fois, lève le doigt, participe timidement à la vie de classe.

 

13 février 2013

Alann

Charlotte arrive en classe avec des béquilles. Deuxième fois cette année.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

aujourd'hui Charlotte se plaint :

Alann aurait dit qu'elle faisait "son petit cinéma  avec ses béquilles".

La maîtresse demande des comptes :

Alann admet timidement avec un sourire narquois.

La maîtresse prend un air faussement agacé pour s'adresser à l'affreux jojo :

" non mais tu crois que c'est amusant de se déplacer avec des béquilles?"

Alann n'en démort pas.

" Et bien, va dehors avec les béquilles de Charlotte! "

Fastoche : la cour est attenante à la classe.

Les élèves regardent la maîtresse , les yeux écarquillés,  bouche bée,

se demandant si c'est du lard ou du cochon.

" Allez! Prends les béquilles! 5 tours de cour avec les béquilles!"

Quelques murmures bourdonnent dans la classe se transformant très vite en rires.

Bon à 16h35 la maîtresse est passée au bureau de la directrice

dont le fauteuil est placé face à la cour pour quelques petites précisions!

 

 

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12 février 2013

Nouveau cahier

Ça y est! La maîtresse s'est lancée :

La semaine passée elle a donné les cahiers pour les textes libres.


http://www.fourniscool.com/67-224-large/petit-cahier-pique-clairefontaine-48-ou-100-pages-17x22-grands-carreaux-seyes.jpg

Elle n'y mettra son nez qu'avec l'autorisation du propriétaire.

Les élèves ont repéré la double fonction avec le petit carnet.

Elle a précisé que cela devait être une activité obligatoire

durant 15 mn tous les matins.

Toute la semaine, elle a vu tous les fronts penchés, des pages noircies,

quelques textes lus à la classe, d'autres resteront secrets.

De l'écrit, quelques dessins, des frises, des illustrations,

de la couleur, des essais, des mots  et encore des mots. Des mots-coeur et des mot d'esprit.

Elle a précisé qu'écrire était important pour la classe.

L'écrit est le lieu où se construit l'élève mais aussi la personne.

Ecrire c'est mettre soi à distance,

se regarder, se construire une idée de soi.

Marysa boudait, les poings fermés dans les poches, incapable de participer aux séances de théâtre,

ne pouvant trouver une solution à sa sourde colère.

Une maîtresse légèrement fâchée devant la miss qui n'accepte aucune sugestion

( courir? crier? dessiner? écrire? dire?).

Finalement la maîtresse s'est dit qu'on passait sa vie à se questionner :

Qui suis-je?  Comment sortir de la tristesse ou de la colère? De quoi ai-je besoin réellement ?

Alors elle se dit que ces 15 mn c'est aussi

un outil pour s'interroger, un outil  pour se construire.

C'est sutout un moment d'intériorité

afin de se préparer aux apprentissages.

Enfin... il faut rouler de gros yeux ronds pour qu'ils acceptent de lâcher ce cahier!

12 février 2013

Des nouvelles de Clémentine

 


 

 

 

 

Clémentine  et ses copines se sont improvisées

                 troupe de théâtre.

Clémentine a demandé si elle pouvait présenter une pièce

qui racontait son histoire:

                           " C'est l'histoire de mon chien et de moi."

La maîtresse avait exigé l'universalité.

L'art des lettres c'est aussi de tisser  unisexe et ajustable :

           " Je préférerais que tu mettes en scène

                    l'histoire d'une petite fille et de son chien! "

Clémentine recrute dans la classe:

          " J'ai besoin de deux personnes pour faire mes parents.

        - Clémentine, ça serait mieux de chercher des parents

                   pour cette petite fille, pas pour toi!

        Tout le monde sait bien que cette petite fille c'est un peu toi"

La maîtresse se réjouit. Toutes les filles sont dans une dynamique de création, 

Clémentine a trouvé un lieu pour s'exprimer, faute d'accepter de parler  chez le psy.

         " Bon alors, il me faut aussi des garçons pour la pièce."

La maîtresse est méfiante:

       "Dis, Clémentine, tu ne vas les ridiculiser ces garçons!"

La maîtresse connaît bien ses grands de l'école qui devancent le printemps :

Janvier signe le début d'un jeu de séduction qui fait courir  filles et  garçons

dans un tourbillon de fous rires et de cris.

             Il y a quelques jours  Clémentine avait demandé à lire

              un texte écrit dans son petit    carnet .

              " Des questions et des réponses," avait-elle précisé .

              " D'abord, à quoi ça sert les maths?"

            avait suscité quelques réponses raisonnables, d'autres plus procatrices

            que la maîtresse avait accueillies avec un sourire.

              Puis avait suivi :

            " A qui sert la mode?" , question à laquelle Clémentine avait répondu par

            "ça sert à plaire aux garçons!"

            et s'en était suivi un débat houleux entre pairs.

"Non, maîtresse! Ils ne seront pas ridicules!"

Elle a eu un doute en voyant , pendant les répétitions,

les garçons sautant laborieusement à la corde!


 

30 janvier 2013

tag

 

Je me suis fait taguer par Christine

Le but du jeu: répondre à un petit questionnaire spécial éducation

et à son tour, taguer d'autres blogueurs.

1) Quelle est la première chose que tu fais en arrivant à l'école ?

Je pose mon vélo, bien en vue depuis le rang, pour que les élèves ne se fassent pas des idées

et je prépare mon matériel.

2) Quelle manie de tes élèves te hérisse le poil ?

Le bavardage inconditionnel irrépressible.

3) Quelle petite manie de tes élèves t'attendrit ?

Les sourires qu'ils me destinent.

4) Et chez tes collègues alors ?

Leurs sourires :  ils me donnent le sentiment d'exister.

Les sourires qu'on m'adresse illuminent mes journées les plus vieuses.

5) Si tu ne devais garder qu'un seul fichier/manuel, lequel serait-il ?

j'aime les éditions Retz pour le théâtre  Pièces policières - Tome 1(mais ce n'est pas un fichier)Pièces pour frissonner

Je viens de reléguer ma pile de manuels aux seconds rôles (je picore un peu dans chacun) 

mais je voudrais que les jeux prennent plus de place, leur donner un statut d'exercice.

 6) Quel est ton livre de littérature de jeunesse préféré ?

De la poésie en sirop ( il paraît que je ressemble à Frédérick...).

 

 Ceux qui m'ont arraché  2 ou 3 larmes


 

7) Etre "maikre" ou "maikresse", ça s'est imposé à toi quand, comment ?

J'ai été surveillante en lycée professionnel (en ZEP), puis au collège (toujours en ZEP).

Ce que j'y voyais n'avait pas de sens (désintérêt, désinvestissement, auto-dévalorisation).

Pour comprendre, il me fallait revenir au tout début, là où naît l'élève: à l'école.

8) Une bonne journée d'école, c'est quoi pour toi ?

Une journée où j'ai ri, une journée où j'ai pu observer

quelque chose de nouveau chez un élève  et qui fait  sens.

Une journée marquée par l'adhésion des élèves à un jeu de math ou de français.

9) A un parent d'élève qui te demande avec agressivité "M'enfin les enfants ne sont pas surveillés ?"

parce qu'en classe, bichon, (monté sur ressorts) a pris le doigt du voisin dans l'oeil en se retournant

alors qu'il était censé se concentrer sur son exos, tu penses que tu répondrais quoi, là spontanément ?

D'abord je me sens comme une petite fille prise en faute (résurgeance d'un fonctionnement ancien)

puis l'adulte repend les commandes, explique, rassure, informe le capitaine du navire.

Parfois je tourne le dos face à un conflit stérile.

10) Une révolution dans ta façon d'enseigner (moyens matériel, pédagogie,..), ce serait quoi ?

Les jeux  ( emprunt à l'école maternelle )

Le T.B.I. pour montrer plein de vieilles croûtes, voyager, faire écouter des extraits de film,

illustrer tout  qui participe à la construction d'images mentales.

11) Quelle est la dernière chose que tu fais le soir en quittant l'école ?

Je tente de rassembler mon loulou foufou, son cartable et son blouson,

j'appelle ma collègienne absorbée, au fond de la classe, par sa lecture ou par un dessin ,

J'attrape ma croizan et la colle sur le siège bébé de mon vélo.

Puis je traverse la cour en caravane thouareg.

12) Et pour décrocher, tu fais quoi ?

j'écoute la journée des loulous:

Ma grande me fait rire avec ses brèves de collège,

mon loulou et ses problèmes de bande et de chef,

et je leur raconte quelques anecdotes de classe.

Je zieute mon blog et parfois je rédige une ou deux articles.

 

Je passe le relais  à Célestine  et à Gandalf  !

Véfa  a déjà été taguée!

 

30 janvier 2013

poèmes d'hiver


Le Soleil Chaud D'été Photos libres de droits - Image: 4544138

Un matin,  Hélène et Aurélie, très copines et voisines, ont écrit des poèmes sur l'hiver et

elles les lisent en classe.

Hélène est dans le balbutiement des mots agencés avec plus ou moins de bonheur.

Le désir est là mais il reste à tricoter les mots.

La maîtresse sait  que certains élèves peuvent construire une sensibilité poétique. 

Aurélie, elle, montre ses questionnements derrière les mots,

naturellement elle recherche  les assonances,

les mots s'entrechoquent laissant échapper  le bruit d'un poème en train de naître.

Un des poèmes parle de l'hiver sans soleil, sans fleurs, sans oiseaux. Un poème triste.

Et la maîtresse donne son avis : On se plaint beaucoup

mais parfois on a un soleil dans la tête qui peut changer notre perspective de la vie;

Elle , précise-t-elle, aime follement son métier, elle aime traverser la nuit lors de ces matins d'hiver,

un air à la lèvre  (encore dans la tendresse de ses enfants sortant de leur torpeur ).

Voila elle dit qu'elle a un soleil dans la tête ,

un soleil qui la rend heureuse même les jours sans lumière,

même les jours sans fleurs, même les jours sans oiseaux.

Elle a parlé à ses élèves comme elle le fait souvent maintenant ,

ôtant sa blouse d'instit. Elle a parlé avec son coeur,

C'est ainsi avec les enfants. c'est ainsi entre elle et eux.

Peut-être que ses mots sont des graines qui fleuriront plus tard. 

Elle, petite fille, qui a croisé si peu de gens heureux,

elle, petite fille, qui vivait en pays gris et triste, aurait aimé ces mots-bonbons.

Voilà qu'aujourd'hui elle a le goût du bonheur, rebelle,

elle ne peut pas renoncer à sa vie en couleur.

Elle ne leur a pas parlé des yeux de Célestine  qui mettent du bleu dans son ciel.

Ces matins d'hiver elle se sent moins seule dans sa vie de lumière.

 

 

 

25 janvier 2013

La neige

Lundi, 15h06.

La maîtresse est dans la cour des petits, les CP et CE1.

En début d'année elle se trouve toujours une place dans la cour des petits.

Elle aime tant leur candeur, leur sourire, leurs chamailleries...

 Dans la cour avec trois pulls, son écharpe bleue turquoise, ses gants.

C'est la récréation pour une maîtresse d'humeur maussade.

Elle essaie de lutter contre une attaque en rangs serrés

de milliards de microbes côtoyés quotidiennenement!

Et puis un bruit, une rumeur s'élève dans la cour.

D'abord un léger bruit inaudible, un bruit qui s'amplifie,

un bruit qui devient une clameur. Et là elle entend:

" IL NEIGE ! "

C´est vrai! De gros flocons tombent au dessus des têtes,

les petits s'étonnent, s'émerveillent, s'exclament:

" IL NEIGE ! "

 

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