Louis et Alban
Deux semaines après la rentrée,
Louis avait sévi
adressant à Alban
un "t'es nul ! t'es un incapable !"
qui avait fait bondir la maîtresse.
Cette deuxième année
avec louis s'augurait mal.
L'an passé il agissait
avec plus de sournoiserie,
la maîtresse se doutait mais ne voyait jamais rien.
Lors de la visite du Louvre,
Louis avait dit à un camarade
qu'il "dessinait mieux que le prof de dessin"
et ses propos étaient arrivés jusqu'à ses oreilles.
" Alban aurait dû m'envoyer un message clair !"
Louis avait dit et répondu : "bein non si on me disait ça
je m'en ficherais, je sais que j'suis pas nul"
Il dit que si ça avait blessé Alban
quand il a dit qu'il était nul,
et bien c'est la preuve que c'est la vérité!
L'an passé, il avait dessiné un monstre aux yeux rouges.
Elle lui avait, dans un premier temps,
dit que cela pouvait effrayer n'importe qui , lui le premier.
Surtout s'il abrite de telles visions dans sa tête.
Elle, en tout cas, avait été effrayée,
Elle lui avait interdit de dessiner.
Interdit de montrer sans aucune censure ce qui l'habite.
Aujourd'hui, la maîtresse est sur les dents,
elle le surveille, intervient à la moindre incartade
et le garde à la récréation avec un écrit à produire
sur le thème de cette violence et d'une éventuelle explication.
La maîtresse n'est pas opposée
à l'expression de la violence ,
inhérente à l'être humain,
mais elle doit apparaître
sous une forme socialement acceptable :
on s'éprend des dragons,
on aime les volcans,
on écrit un poème ou un texte .