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brèves de classe

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6 juillet 2013

Avant-dernier jour

L'avant-dernier jour d'école, le jeudi qui touche du doigt les douces vacances.

Ce matin là Marysa arrive en classe avec une triste nouvelle :

son arrière-grand-mère, la maman de son papa, est morte.

La maîtresse comprend cette tristesse.

Elle lui parle un peu et lui rappelle les outils qu'elle lui a donnés.

La maîtresse avait sollicité, à 3 reprises mais en vain, la psychologue scolaire  à propos de Maryssa.

Seulement, à 16h05, ce jeudi là, la maîtresse se tourne vers le renfoncement de la classe

qui fait office de bibliothèque. Et que voit-elle cet avant-dernier jour de classe?

Marysa avait accroché une corde à sauter

à une des poutres situées à 1m70 du sol!

La petite a avoué : "Je voulais me pendre ".

Le dernier jour de classe

la maîtresse doit compléter

le dossier pour signaler

un enfant en danger,

paperasse déposée

en mains propres

à l'inspection de circonscription.

A la rentrée

elle suivra le sillage du dossier

jusqu'au collège

pour en informer qui de droit .

La maîtresse n'invente rien. Elle a certes développé une oreille à écouter l'autre,

elle entend certains mots invisibles mais elle ne fabule pas.

Elle ne projette pas sur ses élèves.

La maîtresse constate que les filles portent toutes des soutiens-gorges en C.M.2.,

certaines ont eu leurs règles cette année.

Maryssa la frêle et la jolie Julie se sont retrouvées, dans l'année, à l'hôpital pour suspicion d'apendicite

et en sont ressorties finalement avec un diagnostic de puberté annoncée

Les filles d'aujourd'hui sont physiologiquement plus précoces que leur mère.

Et les garçons? Elle en a observé quelques-uns de la classe de sa propre fille :

Nombres de garçons muent en 5ème.

    

Il va falloir que l'institution s'adapte,

il va falloir admettre avec les grands de l'école peuvent développer des problématiques d'adolescents.

Il va falloir donner des billes aux enseignants.

 

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5 juillet 2013

aujourd'hui

Le grand luxe de la journée


se faire les ongles en classe !

 

 

 

La dernière bataille


remplir un dossier d'enfant en danger pour Maryssa!

 

 

 

30 juin 2013

fête à l'école


La maîtresse est sortie de sa classe.

elle a pris un risque, elle qui n'est pas aventurière pour deux sous;

elle qui fait du théâtre en classe depuis quelques années,

du théâtre dont les seuls spectateurs étaient les camarades des autres classes.

le théâtre qui permet de travailler sur les émotions (vocabulaire du cœur,

répertoire de la communication non violente),

le théâtre qui s'avère être le lieu de toutes les audaces pour  les introvertis,

les théâtre qui laissent émerger, hors du français et des math, des stars de classe,

le théâtre qui demande la lecture de texte, qui exige des relectures de vérification.

La maîtresse a fait un spectacle de fin d'année

dans une petite salle communale.

Une semaine de répétition, une semaine empiètant sur les évaluations.

La maman d'Alban a dit que cela se voyait : 

les élèves avaient pris beaucoup de plaisir.

C'est vrai que les pièces sont drôles, 

les rires des parents lui ont rappelé

les raisons du choix des pièces,

et elle leur a laissé de la liberté

hors des chemins balisés des textes,

une liberté qu'ils ont prise

avec bonheur et enthousiasme.

Elle-même a beaucoup ri pendant les répétitions.

La soirée a alterné 1 heure de scénettes tirées des classiques

du théâtre jeunesse et des scénette de leur crû avec des révélations :

Cyrielle en difficulté s'est distinguée peu à peu par ses prouesses

d'actrice, une complicté nouvelle avec une Charlotte inventive et drôle .

Janelle prend conscience qu'en osant et en s'entraînant,comme en math,

elle peut progresser. Elouan, refusant d'apparaître sur scène,

sa maman a négocié avec la maîtresse pour une autre fonction :

régisieur? OK mais le rôle a été assumé une fois sur deux.

"Oui c'est dur" a avoué la maman. Dommage de partager

la perception de la maîtresse enfin d'année.

Elles auraient gagné à travailler ensemble.

Le lundi la maîtresse a demandé aux élèves ce que les parents

avaient pensédu spectacle et parmis les avis enjoués,

Elouan commence ainsi : " ma mère n'a pas aimé du tout!"

La maîtresses stoppe immédiatement l'impertinent:

" Moi, quand j'ai des commentaires négatifs à faire

aux élèves ou aux parents, je commence toujours

par un commentaire positif, je parle de ce qui est bien.

Ensuite seulement je parle de ce qui ne va pas : Alors je te redonne

la parole mais j'exige que la même chose de toi! Merci Elouan!"

           

        Le théâtre fait palpiter une classe.

Sûre, l'an prochain la maîtresse sera une récidiviste!



 

23 juin 2013

grande exposition des travaux!

  Dernière ligne droite avant la grande exposition des travaux!

La maîtresse presse ses petits élèves,

se fâche devant les petits chahuts.

C'est inhérent au travail

dès qu'ils ne sont plus collés sur leur chaise.

Sans compter Kriss qui hésite

entre l'oiseau et l'oisiveté.

La maîtresse se fâche, le malmène,

le pousse dans ses retranchement.

Quel manque de tact de sa part!

 

Elle pousse aussi Eric qui n'avance pas.

Finalement, il n'écrit plus son conte avec Jonathan.

Seul c'est périlleux et 

dès que la maîtresse baisse la garde

il s'engourdit de paresse.

Il ignore ses remarques

et son travail stagne.

Agacée la maîtresse le questionne ainsi :

- Finalement, tu le trouves très bien ton texte?

- Oui!

- Tu veux rien changer?

- Non!

- Tu as l'impression d'avoir respecté les consignes?

- Oui!

L' insolence l'insupporte.

- Bon et bien si tu es content de toi, tu vas patienter dans une autre classe!"

Eric est expédié dans une classe de C.E.1.

et après quelques scrupules,

après un temps de réflexion,

la maîtresse va chercher son élève .

Petite conversation sur le court chemin de la classe; 

la maîtresse soupçonne un tremblement dans le menton.

Non elle se fait des idées...

Elle le regarde et voit des larmes rouler sur ses joues.

Eric, qui se met des pulls

sous son blouson pour se faire des muscles ,

Eric qui a choisi pour son conte le proverbe "l'union fait la force",

Eric cache une fragilité:  la perte de son papa.

Elouan a égaré son travail,

une couronne avec le conte

collé à l'intérieur,

la maîtresse la retrouve

dans un recoin de la classe, vandalisée.

Elouan n'aimait pas son travail

( "c'est nul" ) et luttait contre l'entousiasme de la maîtresse:

" oh non c'est super! Moi j'adore. Et puis tu es allé au bout du projet et tout seul!"

La maîtresse qui avoue (forçant le trait): " Quand elle a disparu, j'en aurais presque pleuré!"

Rien que pour voir les yeux étonnés d'Elouan, la maîtresse est contente d'elle.

 

11 juin 2013

créatrice en vocation

Cyrielle et Alban ont annoncé, dans l'année,les grossesses de leur maman.

Ça se parle en classe,quelques boutades, quelques éclats de rires,

beaucoup de "madame et monsieur ont un fils comment s'appelle-t-il?"

inventés et proposés en classe (entre math et français, une petite devinette

réveille tous les intellects!)

Maryssa écrit une histoire de couples qui veulent un bébé.

Maryssa met son écharpe sous son pull

sur son ventre. La maîtresse, cheminant

dans les rangs,commente:" C'est plutôt à maman

de faire un bébé,tu es encore un peu jeune!

- J'ai demandé à maman mais elle a dit

qu'elle ne voulait pas me faire de frère ou de soeur! "

Voilà que, lors de la visite au collège, la maîtresse offre

un dernier cadeau à Maryssa: " Toi, si tu t'accroches au travail,

tu pourras être médecin des bébés, pédiatre quoi."

Elle a vu les yeux de Maryssa briller ! Elle avait vu juste.

Maryssa ne connaissait pas ce métier et oui mille fois oui cela sera son métier

Bon alor la maîtresse va planter quelques graines:

"Oui mais pour cela il faut te mettre au travail sérieusement,

tu ne peux pas te permettre de perdre du temps à te faire remarquer en classe,

à bâcler ton travail,à te laisser dominer par tes folles émotions!"

Idem pour Cyrielle, Cyrielle si immature, bloquée en mode affectif.

Cyrielle la piplette

dans le plaisir immédiat.

Cyrielle scolairement fragile,

que la maîtresse a soutenu

en exigeant l'utilisation des outils, 

en la guidant par des questions élucidantes

Cyrielle qui écrit des poèmes

ou des histoires de fleurs

dans son cahier du matin,

clairevoyante pourtant:

"maîtresse, je sais bien que la fleur dans mes histoires, c'est moi"

et qui semble acquérir, de poème en récit, la maîtrise de ses écrits.

"Cyrielle l Mais dis-moi tu seras peut être fleuriste plus tard!!!

- Maîtresse, tu sais, c'est le métier de ma mamie!"

Il y a des métiers merveilleux, il y a des rêves à portée de main.

Il y a un enseignement professionnel dévalorisé, nourri de dépit

dans une société qui surévalue le bac général,

dans une école qui fait vivre un destin singulier

à la main et à l'âme, au corps et à l'esprit.

Dans une société qui oppose enseignement général et enseignement technique.

La maîtresse rêve de les faire coexister dans sa classe.

 

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5 juin 2013

Poésie, poésie, poésie, poésie, poésie, poésie, poésie, poésie

Les grands de l'école se coursent, se cherchent, batifolent et

Alban,   malgré ses airs d'ange apatride, est l'égal de ses pairs.

Alban   et les autres garçons pour qui les filles sont "nulles",

Alban et ses potes qui courent après les filles,

les filles dont l'œil brille.

Et qu'il pleuve, qu'il vente ou bruine

les grands de l'école ont du soleil plein les yeux

(un des effets secondaires de l'adolescence qui s'annonce).

Alors la maîtresse des grands,

celle qui, dans un an ou deux , ne reconnaitra plus ses élèves

devenus barbu, libellule ou bariton

celle qui aura encore une classe de grands, une année ou deux,

pour ensuite, peut-être, rêver chez des plus petits,

la maîtresse  lit un poème, un poème d'amour, un poème de Ronsard .

Poème qui  soupoudre un silence religieux et la fallacieuse remarque  glissée 

"Durant toute sa vie, Ronsard n'a écrit que des poèmes d'amour,

il n'y a que ça qui l'intéressait dans la vie, l'amour"

prolonge ce beau silence de communion.

Suffit d'évoquer le sentiment pour rapprocher les enfants de la poésie,

pour tendre l'Homme vers le beau.

3 juin 2013

Visite du collège

Les grands de l'école, à l'approche des vacances,

le visa en poche pour une nouvelle vie,

les grands de l'école,

les affreux jojos tout comme les sages,

à la perspective des grandes vacances,

veulent prendre leur vie en main,

quoi qu'en pense la maîtresse.

Quelqu'en soit le programme

Les grands de l'école n'écoutent guère

ni les consignes. Ni la maîtresse.

Le siroco souffle dans le cœur des grands de l'école.

 Ceux qui seront les petits de l'an prochain

ont une visite de la plus haute importance :

                LE COLLÈGE

Mais, oh surprise, lorsque la maîtresse arrive devant son rang, 

le tableau est pittoresque:

Janelle est en pleurs, cyrielle a les yeux rouges et gonflés,

Lia et Maryssa,  les cheveux ébouriffés

Alban hurle en laissant échapper des larmes et un peu de morve,

Hector et Théo se sont battus

tandis que des garçons en prennent d'autres à parti et

dans 10 mn la maîtresse doit amener ses élèves devant le grand collège.

Horrifiée, elle a poussé un grand cri  et 

vite une peu d'eau fraîche, quelques ordres expédiés,

les vêtements réajustés, des regards noirs jetés.

Et aucune discussion, aucune explication!

L'urgence est d'éviter la grande honte!

Les élèves sont enfin fins prêts pour visiter l'avenir.

28 mai 2013

la dresseuse de fauves et sa soupe au lait

Marysa trépignait, claquait ses cahiers,

jetait ses stylos,

faisait quelques vertes remarques.

La maîtresse avait jeté l'éponge.

Elle fermait son oreille à ce tintamarre et

exigea  le silence nécessaire au travail.

Marysa  fonça sur la maîtresse et lui jeta un

"je peux aller me calmer dehors ! "

et sortit en trombe de la classe .

La maîtresse jeta des coups d'oeil furtifs ,

la piqua aussi pour que la rebelle ne se contente pas de lire l'affichage du préau.

Extérioriser c'est courir, hurler.

Elle accueillit 10 mn plus tard une Marysa encore explosive.

Aussi elle lança par-dessus les élèves affairés:

" tu fais ce que tu veux mais je ne veux pas que tu déranges tes camarades !

Fais les exercices ! Ou alors prends ton cahier et écris ton chagrin !

- Mais , maîtresse, je n'ai pas de chagrin, c'est de la colère que je ressens!  

Oui j'ai bien compris. Écris le chagrin si tu as besoin.

- Tu veux que j'écrive du chagrin alors que je suis en colère ?!

La maîtresse avait un grand sourire accroché au coeur !

Elle sentait le poisson ferré, la soupe au lait embaumer tandis que le fauve enrageait.

Une biche farouche, insoupçonnablement tapie dans les replis de l'âme humaine

fit son apparition:

- Moi je sais que derrière la colère se cache du chagrin

Quand on gratte la colère, on trouve de la tristesse.

Et puis la maîtresse retourna à ses moutons et ses dixièmes.

30 minutes plus tard, Elouan s'étonna, à haute voix, de trouver un cahier dans la poubelle.

Un cahier où la maîtresse reconnut l'écriture de Marysa.

Elle le glissa dans son manuel de math pour y lire pendant sa récréation:

" La maîtresse m'avait promis de ne pas me gronder. Personne ne m'aime. Même pas ma mère pour qui je n'existe pas."

Le coeur de la maîtresse frémit . Elle se souvint d'elle enfant.

Elle se souvint des larmes qu'elle cachait sous ses provocations,

ce chagrin sous la violence verbale,

son besoin innommable de se colleter pour exister,

la nécessité d'en découdre pour tenter de cicatriser.

Oui c'était donc là qu'elle avait puisé

un peu de coeur pour l'indigente.

Alors la maîtresse retrouva les mots

qu'on lui avait offert un jour de naufrage,

elle ressuscita, à l'heure du repas,

le discours de la raison et du coeur qui sonnait à peu près ainsi:

" Là est le noeud du problème, Marysa. En vrai c'est pas à la maîtresse que tu réclames de l'attention, non, c'est à ta maman!  Tous les enfants ont besoin de leur maman pour grandir. Tous les enfants méritent cet amour. Réclame, Marysa, réclame l'amour qui t'est dû. Peut-être qu'elle entendra et te donnera ce dont tu as besoin! Peut-être. Et puis, si elle ne peut pas, si elle enlisée dans le chagrin de la perte de son papa, si sa maison est devenue un tombeau, alors, Marysa, tu dois  partir, toi, vers ton destin exceptionnel. Tu es brillante, tes grandes compétences, tu les piétines quotidiennement en classe. Tu n'es pas responsable de sa tristesse, tu es responsable de ton destin à toi!"

Parfois la maîtresse sort de sa fonction institutionnelle.C'est son secret

Un secrète mission à laquelle elle ne peut pas renoncer...

26 mai 2013

Grammaire pour la fête des mères (principale et subordonnée)


Lorsque la maîtresse a présenté

ses petits livres boutons 

  et elle a bien senti la    

  mollesse de ses élèves.

  Peu motivés.

 

Travail préalable:

Les phrases simples/phrases complexes (propositions coordonnées et juxaposées)  

Les élèves ont listé tout ce qu'ils aiment chez leur maman,

tout ce qu'ils ont de doux, de tendre à lui dire:

Ma maman sent bon la rose. Ma maman est très belle et très gentille.

Ma maman sent bon le gâteau au chocolat . Ma maman est lumineuse.

De la surenchère de la part de Théo : ma maman sent bon le poireau!

          

Problème préalable:

J'ai mangé des cerises qui étai (-ent ou -t ) très sucr (é -és-ée ou -ées?)
   

Les phrases complexes ( construction des propositions principale et subordonnée)

J'aime ma maman. Ma maman sent bon la rose

           Répétition évitée grâce au pronom

j'aime maman qui sent bon la rose.

J'adore ma maman qui m'écoute beaucoup.

J'aime ma maman chérie qui m'a donné la vie

 

La maîtresse a présenté ses petits livres boutons et elle a bien senti la mollesse de ses élèves.   Peu motivés. Ils ont même un peu râlé lorsqu'elle les a emmenés en grammaire.

La maîtresse a haussé le ton :

"j'essaye de trouver des occasions pour écrire, pour que vous compreniez qu'écrire ça fait partie de la vie.

La grammaire ce n'est pas que des exercices ennuyeux; les outils de français pour la classe, si on veut bien écrire,

c'est aussi des outils pour la vie.

Et puis finalement, les élèves se sont affairés avec bonheur!

Elle a même perçu la grande oreille d'Eric lorsqu'il a été question de tracer un cercle en cherchant le centre dans le milieu des diagonales du carré.

Une petite digression avec les ribambelles les a amusés.

 

Mais voilà qu'en écrivant ici, la maîtresse sent les doutes naître, des doutes sur le sens, finalement, de cette grammaire...

 

22 mai 2013

Noémie

Avant les vacances de printemps, la maîtresse avait remis à la maman de Noémie, le bulletin de sa fille .

Noémie ressemble à Elsa :

une petite souris qui se dérobe

quand la maîtresse l'approche.

Lors de la remise du 1er bulletin, 

la maman avait révélé

que sa fille ne pleurait plus

le matin sur le chemin de l'école.

Contrairement aux années précédentes.

Elle trouvait son bonheur en classe.

Le théâtre pouvait être pour elle, dixit la maman, l'occasion de s'essayer au regard des autres.

Mais Noémie est une petite souris qui cache en elle une force insoupçonnable,

une détermination folle qu'elle a révélées au cours des répétitions. Quelle grande actrice!

La maîtresse l'a nommée metteur en scène et Noémie gère un des groupes avec poigne et efficacité.

Noémie rougissante qui refuse de lire à la classe les histoires qui noircissent ses cahiers du matins. Soit!

Noémie  têtue qui refuse d'aller au tableau,

en secouant la tête énergiquement cachée derrière sa voisine. Persévérance!

Noémie est une petite souris qui tient sa maîtresse à distance en pleurant

dès qu'elle se penche vers elle réduisant à néant toute ébauche de conversation .

La maîtresse a remis le bulletin  du deuxième trimestre et appris le retour des larmes matinales.

Elle sent bien que le discours de la maman l'en tient responsable.

Mais chère madame , Noémie pleurait bien avant d'arriver dans cette classe,

la déception maternelle sous-tend le propos.

Quelques incidents émaillant la vie de classe

ont montré cette petits souris

sous un jour nouveau :

Noémie a tiré violemment les cheveux de Tim

qui lui avait refusé un chewing-gum,

dit mille vilenies à Janelle, hurlé sur Hélène,

donné un coup de pied à Lia !

Un jour elle lui reparlera de cette violence qui habite tout être humain.

Une violence naturelle qui a besoin de s'exprimer

mais ne peut pas apparaître aux yeux de tous à l'état brut.

Cette violence demande à être transformée.

Cette violence que la maîtresse accepte en conjugaison (Tim a choisi le verbe du 1er " tuer " pour s'entraîner au  passé simple)

une violence rôdant autour de certaines histoires d'élèves dans les cahiers du matin,

une violence sous-tendue aux problèmes mathématiques de partage d'un pécul au sein d'une fratrie,

une violence qui doit subir une transformation pour être présentable, être sublimée.

Cette violence qu'elle a rencontré en elle

mais une violence traquée car toujours vivace, fonctionnelle mais multiforme.

Alors la maîtresse a placé Noémie juste à côté de son bureau.

L'air de rien. Pour mutiplier les occasions de bavardages. Sans qu'elle se doute de ses intentions.

Les premiers jours, la maîtresse ne l'a  pas regardée,  l'air de rien:

Noémie s'exclafe, s'étonne, fabrique des secrets déposés dans l'oreille de sa voisine,

elle observe elle aussi la maîtresse, lit les documents posés sur son bureau, lui murmure quelques commentaires.

Alors la maîtresse taquine Noémie, lui lance des sourires complices, elle met du mystère.

Elle tente d'apprivoiser la miss.

 

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