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brèves de classe
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16 février 2012

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment cela est arrivé dans la conversation.

Quand son père était à l'hôpital , en début d'année c'est parce qu'il avait été opéré du coeur.

La maîtresse va surveiller le coeur d'Eric et les médecins celui du papa.

Ce papa qui paraissait tant craindre que son deuxième suive les traces de l'aîné,

celui qui ne va plus à l'école, ne travaille pas; ce frère en errance ;

ce frère qui souffre. Mais de quoi?

La maîtresse ne veut pas lui donner raison.

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15 février 2012

ça sert à quoi l'école? En début d'année Eric

ça sert à quoi l'école?

En début d'année Eric semblait introverti: Il restait assis à sa place,

 il faisait son travail, il ne levait jamais le doigt, ne réclamait jamais

d'aide. Il partait en récréation sans demander son reste.

Il ne manifestait rien.

Un jour la maîtresse sentit un certain relâchement :  il était moins

prompt à remplir son cahier du jour jusqu'à parfois  

ne plus rien faire du tout.

Une paresse silencieuse, une protestation muette , peut-être.

La maîtresse lui fit remarquer ce changement. Elle le changea de place.

Elle lui avança une hypothèse :"on dirait que tu n'aime pas l'école,

que tu n’aimes pas le travail?!"

ecole_008Il répondit par la négative. Elle peut comprendre la maîtresse

avec ce côté laborieux de l'école. Elle lui expliqua que pour bien travailler à l'école

il faut s'entraîner. Ne rien faire ne présage  rien de bon.

Pour accepter de s'atteler au travail, pour s'entraîner

durement avec courage il faut aimer l'école. "Mon objectif, continua la maîtresse,

c'est de te faire aimer l'école."

Cependant rien ne bougea positivement: Eric manifestait toujours son refus

de travailler, de retrousser ses manches.

Les parents refusèrent l'aide personnalisée "aux vues de ses bons

 résultats du 1er trimestre " avança la maman, lors d'un rendez-vous.

La maîtresse expliqua que le 2 ème trimestre ne s'annonçait pas

sous les meilleurs auspices.

Quelques provocations firent rirent les camarades. Ça sentait

le roussi pour la maîtresse. Pourquoi ne l'avait-elle pas laissé

dans son petit coin, silencieux muet, presque inexistant?

Peut-être que l’inexistence  d‘un élève  l’attristait.

Un matin, Eric hasarda une question : ça sert à quoi l’école

quand on sait lire et écrire.

Provocation supplémentaire.

La maîtresse ne sut quoi répondre. Elle appela ses petits

élèves en renfort  et tous avaient une réponse .

La maîtresse se dit qu’il faudrait revenir, un jour , sur ce thème.

Pour l’instant elle était  trop décontenancée.

Et puis voilà t-y pas que Nadia sa voisine apporte à la maîtresse

des bouts de papiers froissés sur lesquels étaient écrites

des petits phrases sur l’Amour. Elle les a trouvé dans la poubelle.

Elle lui donne le nom du coupable : ERIC.

Incroyable ! Il n’y a en lui autre chose que la révolte,

autre chose que non, Il y a du oui pour l’Amour.

Ouah  ! c’est génial !

14 février 2012

Noelie

 

À 16h30  la maîtresse salue la maman de Noélie

qui lui apprend que sa petite coquine est redevenue sage comme une image.

Après leur conversation , Julie la grande sœur et la maman avaient pris le temps 

de mettre des mots précis sur ce changement :

Grandir, devenir autonome, avoir sa propre chambre

tout en conservant l'affection de sa grande sœur....






13 février 2012

rébellion d'enfants

Vendredi la maîtresse des CM1est allée au réfectoire rendre visite aux petits de la maternelle.

Histoire d'humer un peu d'insouciance. De dérober un peu de tendresse.

La maîtresse y trouve, Noélie, la petite soeur d'une de ses élèves.

Deux larmes brillent dans son cou. Elle est punie; injustement punie

puisqu'elle décrit une pécadille.

La maîtresse a appris à ne plus prendre pour argent comptant

toutes les fabulettes des enfants.

Le soir elle salue la maman à la grille et parle du réfectoire. La grande soeur vend

la mêche et Noélie est épinglée.

La maman explique à la maîtresse que depuis une semaine son comportement

a changé et que la douce Noélie est devenue une rebelle.

La maîtresse se souvient alors de Bryan, son rebelle de l'an passé; celui qui défiait

 son autorité juste histoire de rencontrer l'autorité.Et il l'avait rencontrée car

 la maîtresse s'était durcie, elle était devenue féroce.Elle avait sorti son artillerie

   et tirait à vue.

  Et puis à 13h30, la maîtresse lisait un poème; un très beau poème,

 souvent incompréhensible, une douce rimaille qui la charmait,

   un poème qui soutenait les palpitations de son coeur.

 Juste pour les faire frissonner. Et puis elle faisait l'appel et au traditionnel "présent "

 elle exigeait  un mot du poème. Attention UN mot. Pas deux ni trois; le  "l' " avait

   l'agrément et était proposé avec défi par certains qui , au final, s'en lassaient.

   Et bien ce Bryan, en pleine tempête révolutionnaire piochait "pleure" chez Verlaine,

  "souffrance" avec Musset, cueillait "douleur " avec Baudelaire , la"tombe" avec Hugo.

   Après quelques semaines de bataille acharnée, la maîtresse fait un lien , hypothétique,

  entre la révolte et les mots. Voilà de quoi la faire plier; voilà de quoi la radoucir:

    Les grandes douleurs l'émeuvent, les chagrins d'enfants ne lui font plus peur.

    En aparté, la maîtresse  lui expose ses observations et lui fait part de ses hypothèses.

   Bryan acquiesce ; il admet qu'un chagrin  l'habite, cette douleur lui vient de l'absence

   de son père, ce papa divorcé qui, le jour des visites, sort avec ses potes.

  La maîtresse explique qu'être parent c'est pas toujours facile,elle sait de quoi elle parle,

  qu' il n'y a pas d'école de parent,  que ce papa ne joue pas son rôle de père mais

  qu'un jour, peut-être et que , donc, faut lui laisser une place mais que pour l'instant 

  le chagrin et la colère sont légitimes.

  Cependant il n'a pas à discuter l'autorité du père à travers la maîtresse.

   La maîtresse c'est la maîtresse,  elle a d'autres chats à fouetter,et le père c'est le père.

   Faut pas mélanger les genres.

  Après ça c'est vrai, Bryan s'est calmé. Il n'a plus contesté la place de l'adulte; du moins

    pendant quelques semaines. Ensuite il s'y est mollement remis.

  La maîtrese avait appris plus tard qu'un beau-papa existait , mais jamais il n'avait

  été évoqué. Dommage! Il aurait pu faire fonction de père.

Revenons à Noélie, notre douce rebelle.

La maîtrese évoque avec la maman une vague histoire de rebellion qui masquait

en réalité des inquiétudes, des tristesses inavouées.

La maman parle d'il y a une semaine, concomitamment au

changement de comportement, le changement de chambre

puisque depuis une semaine , elle dort seule,

la grande ayant migré dans une autre pièce.

Et Noélie est impressionnable dans l'obscurité.

La maman de Noélie écoute l'expérience de la maîtresse et

la remercie pour ses idées.

Dans son for intérieur la maîtresse est orgueilleuse .

 

Ce lundi matin la grande soeur explique à sa maîtresse qu'elle en a discuté avec la petite.

A suivre....

13 février 2012

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment cela est arrivé dans la conversation.

Quand son père était à l'hôpital , en début d'année c'est parce qu'il avait été opéré du coeur.

La maîtresse va surveiller le coeur d'Eric et les médecins celui du papa.

Ce papa qui paraissait tant craindre que son deuxième suive les trace de l'aîné,

celui qui ne va plus à l'école, ne travaille pas; ce frère en errance ;

ce frère qui souffre. Mais de quoi?

La maîtresse ne veut pas lui donner raison.

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6 février 2012

poème

Nadia , 9 ans, a écrit un court poème, à la manière d'un haïku.

Il disait :

          "Je veux vivre et pourtant je suis invivable."

 

 

2 février 2012

Arthur

Arthur est un élève vif, actif en classe et le premier trimestre fut excellent.

Passé Noël, Arthur ne travaille plus. Il cherche un larron pour faire la foire. Il ne sait

jamais dans quelle direction s'achemine la classe,

le travail est baclé. Il a toujours 4 ou 5 métros de retard.

Aujourd'hui, la maîtresse en a ras le ponpon . Elle lui lance un :

"Faut réfléchir à ce qui se passe en ce moment, à ce qui  te préoccupe et t'empêche

de travailler!"

Un rendez-vous est pris pour la récréation.

"Je sais ce qui m'inquiète! déclare Arthur

-Ah oui! Qu'est-ce qui t'empêche de travailler alors?

-Bein c'est parce que papa et Sylvie (la belle-mère) ont décidé de faire un bébé.

-Ah et ça t'inquiète ça?

-Bein oui j'ai peur qu'ils ne s'occupent plus de moi!

-Tu sais ça me rappelle une histoire lue en classe, tu sais de quoi

je parle? Tu te souviens ? Chloé , elle aussi, ne voulait pas de bébé

à  maison.                                                                                                                                           Mon je-me-parle

Elle avait peur comme toi que ses parents ne s'occupent plus d'elle,        de Sandrine Pernusch

comme toi! Tu le relire pour voir comment elle s'en sort , Chloé?"


Et hop! Un produit culturel vendu en tant que miroir.

   

 

 

1 février 2012

Genèse

Il y a 6 ans, la maîtresse travaillait  dans une école privée,

elle remplaçait les titulaires.

Cette année-là, elle avait une classe de C.E.2

Un matin, à la photocopieuse, la maîtresse apprit

que sa mission s'achèverait à la fin de la semaine.

Elle enregistra l'information puis emmèna ses élèves en classe.

Ce matin-là , elle  trouvait les enfants insupportables.

Tout l'énervait, tout l'agaçait.

Elle était épuisée quand arriva  l'heure de la récréation.

Seule dans la classe, elle ne comprenait pas.

Habituellement ils n'étaient pas difficiles, elle ne les trouvait pas  exaspérants.

Bon va falloir réfléchir!

Et puis elle se souvint : dans quelques jours elle rendrait la classe à la titulaire.

Peut être que ça n'allait pas être si facile partir!

Elle pensa au départ et le départ se dessina en elle.

10h30, retour des élèves dans la classe.

Elle leur annonça son futur départ et le prochain retour de la maîtresse titulaire.

Elle leur parla de son bonheur de travailler avec eux.

10H45, les élèves entamèrent un exercice de mathématiques.

La maîtresse ne les trouva pas insupportables,

ils semblaient à nouveau adorables!

Voilà ! La maîtresse  prit  conscience

que son état d'esprit pouvait influer sa manière de recevoir les autres,

sa perception qu'elle avait du monde extérieur.

Ce moment précis avait modifié sa manière d'être maîtresse.

Elle sait maintenant que lorsqu'elle est fatiguée

elle  vivra douloureusement la situation de classe.

Quand elle est fatiguée la maîtresse lâche les rênes

et elle se couche plus tôt le soir .

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