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brèves de classe
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16 février 2013

Jonathan

Jonathan a eu des histoires dans la cour de récré.

Arthur, un élève d'une autre classe, se serait moqué de ses dents.

L'accusé est amené dans la classe pour comprendre la trame du conflit.

La parole lui est donnée et il accuse Jonathan de l'avoir sciemment bousculé :

Un comble pour un élève tranquille pas bagarreur pour un sou.

Jonhatan dit qu'il a bousculé Arthur "sans faire exprès" en traversant le terrain de jeux de balles.

La maîtresse a pourtant expliqué : dire "pardon je ne l'ai pas fait exprès" peut éviter nombre de conflits.

En représaille, Arthur a traité Jonathan de "dents de lapin".

Pour dissoudre la colère au coeur de l'histoire,

la maîtresse demande à Jonathan ce qu'il a ressenti lorsqu'il a entendu la vilenie.

Elle ne s'attendait pas à le voir fondre en larme et entre hoqueter:

" De la colère... aussi de la peine!"

La maîtresse lui demande d'expliquer au coco les démarches de ses parents ,

les radios faites et l'appareil à venir.

puis elle questionne Arthur :

" C'est ce que tu voulais, lui faire de la peine?"

Arthur semble bouleversé et  dit :

" Non, il me fait pitié."

La maîtresse s'en réjouit : l'emphatie c'est toute notre humanité qui parle en nous.

La capacité d'être touché par la peine de l'autre c'est une grande richesse.

Et c'est ainsi qu'elle le restitue à l'élève.

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14 février 2013

Charlotte

Charlotte, dans la classe pour la deuxième année,

a été prise charge par les collègues du RASED l'an passé.

Photographie Enfant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

photo : Sébastien Laban

Des difficultés en mathématiques .

Des soucis de transcriptions de sons. Une écriture pas toujours lisible.

Une mémorisation à raviver régulièrement, des outils à glisser dans le porte-vues.

La maîtresse a eu des doutes mais ses collègues du rased l'ont rassurée :

Qu'elle soit bien dans la classe, qu'elle construise une idée positive d'elle-même

sont aussi des aspects importants pour le collège.

Cette semaine la maîtresse observe, de loin, ce qui s´écrit dans les cahiers de textes libres.

celui de Charlotte est surprenant : bien tenu, bien illustré, belle écriture lisible .

Pas d'erreurs de transcriptions de sons et des réussites épatantes en conjugaison

pour un texte qui disait: "...J'aime ma famile plus tout au monde, plus que moi..."

La maîtresse s'est extasiée haut et fort.

Après réflexions elle questionne la petite qui l'explique ainsi : "quand je suis à fond  je fais attention".

En janvier, la maîtresse avait regardé la petite d'un oeil neuf :

Charlotte n'a jamais demandé d'aide, n'a jamais levé  le doigt.

La maîtresse a fait des hypothèses (" J'ai l'impression que tu te dis :

pourvu que la maîtresse m'oublie. On dirait que tu as peur de te tromper "),

elle a rassuré, sollicité son élève.

Charlotte, pour la première fois, lève le doigt, participe timidement à la vie de classe.

 

13 février 2013

Alann

Charlotte arrive en classe avec des béquilles. Deuxième fois cette année.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

aujourd'hui Charlotte se plaint :

Alann aurait dit qu'elle faisait "son petit cinéma  avec ses béquilles".

La maîtresse demande des comptes :

Alann admet timidement avec un sourire narquois.

La maîtresse prend un air faussement agacé pour s'adresser à l'affreux jojo :

" non mais tu crois que c'est amusant de se déplacer avec des béquilles?"

Alann n'en démort pas.

" Et bien, va dehors avec les béquilles de Charlotte! "

Fastoche : la cour est attenante à la classe.

Les élèves regardent la maîtresse , les yeux écarquillés,  bouche bée,

se demandant si c'est du lard ou du cochon.

" Allez! Prends les béquilles! 5 tours de cour avec les béquilles!"

Quelques murmures bourdonnent dans la classe se transformant très vite en rires.

Bon à 16h35 la maîtresse est passée au bureau de la directrice

dont le fauteuil est placé face à la cour pour quelques petites précisions!

 

 

12 février 2013

Nouveau cahier

Ça y est! La maîtresse s'est lancée :

La semaine passée elle a donné les cahiers pour les textes libres.


http://www.fourniscool.com/67-224-large/petit-cahier-pique-clairefontaine-48-ou-100-pages-17x22-grands-carreaux-seyes.jpg

Elle n'y mettra son nez qu'avec l'autorisation du propriétaire.

Les élèves ont repéré la double fonction avec le petit carnet.

Elle a précisé que cela devait être une activité obligatoire

durant 15 mn tous les matins.

Toute la semaine, elle a vu tous les fronts penchés, des pages noircies,

quelques textes lus à la classe, d'autres resteront secrets.

De l'écrit, quelques dessins, des frises, des illustrations,

de la couleur, des essais, des mots  et encore des mots. Des mots-coeur et des mot d'esprit.

Elle a précisé qu'écrire était important pour la classe.

L'écrit est le lieu où se construit l'élève mais aussi la personne.

Ecrire c'est mettre soi à distance,

se regarder, se construire une idée de soi.

Marysa boudait, les poings fermés dans les poches, incapable de participer aux séances de théâtre,

ne pouvant trouver une solution à sa sourde colère.

Une maîtresse légèrement fâchée devant la miss qui n'accepte aucune sugestion

( courir? crier? dessiner? écrire? dire?).

Finalement la maîtresse s'est dit qu'on passait sa vie à se questionner :

Qui suis-je?  Comment sortir de la tristesse ou de la colère? De quoi ai-je besoin réellement ?

Alors elle se dit que ces 15 mn c'est aussi

un outil pour s'interroger, un outil  pour se construire.

C'est sutout un moment d'intériorité

afin de se préparer aux apprentissages.

Enfin... il faut rouler de gros yeux ronds pour qu'ils acceptent de lâcher ce cahier!

12 février 2013

Des nouvelles de Clémentine

 


 

 

 

 

Clémentine  et ses copines se sont improvisées

                 troupe de théâtre.

Clémentine a demandé si elle pouvait présenter une pièce

qui racontait son histoire:

                           " C'est l'histoire de mon chien et de moi."

La maîtresse avait exigé l'universalité.

L'art des lettres c'est aussi de tisser  unisexe et ajustable :

           " Je préférerais que tu mettes en scène

                    l'histoire d'une petite fille et de son chien! "

Clémentine recrute dans la classe:

          " J'ai besoin de deux personnes pour faire mes parents.

        - Clémentine, ça serait mieux de chercher des parents

                   pour cette petite fille, pas pour toi!

        Tout le monde sait bien que cette petite fille c'est un peu toi"

La maîtresse se réjouit. Toutes les filles sont dans une dynamique de création, 

Clémentine a trouvé un lieu pour s'exprimer, faute d'accepter de parler  chez le psy.

         " Bon alors, il me faut aussi des garçons pour la pièce."

La maîtresse est méfiante:

       "Dis, Clémentine, tu ne vas les ridiculiser ces garçons!"

La maîtresse connaît bien ses grands de l'école qui devancent le printemps :

Janvier signe le début d'un jeu de séduction qui fait courir  filles et  garçons

dans un tourbillon de fous rires et de cris.

             Il y a quelques jours  Clémentine avait demandé à lire

              un texte écrit dans son petit    carnet .

              " Des questions et des réponses," avait-elle précisé .

              " D'abord, à quoi ça sert les maths?"

            avait suscité quelques réponses raisonnables, d'autres plus procatrices

            que la maîtresse avait accueillies avec un sourire.

              Puis avait suivi :

            " A qui sert la mode?" , question à laquelle Clémentine avait répondu par

            "ça sert à plaire aux garçons!"

            et s'en était suivi un débat houleux entre pairs.

"Non, maîtresse! Ils ne seront pas ridicules!"

Elle a eu un doute en voyant , pendant les répétitions,

les garçons sautant laborieusement à la corde!


 

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