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brèves de classe
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24 mars 2012

La vérité sort de la bouche des enfants

 

 

Depuis le début de la semaine, la maîtresse avait lancé ses petits élèves

dans le projet d'écriture de contes.

Par groupe de deux.

Cela générait beaucoup d' enthousiasme qui l'étonne.

C'est vrai que, le nez sur le guidon, la maîtresse avait un peu perdu de vue ses minis projets de classe.

Le programme , madame, le programme!

Aux tables collées au bureau, Gladys et Benjamin réfléchissaient à un prénom pour leur personnage:

" Virgile c'est pas mal, proposa Gladys, c'est le nom de mon père.

- Charles de Gaule, Georges moustaki, Nicolas Sarkozy...rétorqua Benjamin"

La maîtresse rit. Benjamin fait des fixations sur les noms d'illustres personnages.

La maîtresse aimait bien Benjamin, sa douce folie, son sourire.

- Christelle!! proposa Gladys"

Benjamin, qui n'a pas remarqué l'indiscrète oreille de la maîtresse, répliqua:

"Christelle !Christelle ! Moi ça me fait penser à une grosse dame!"

Gladys se tordit de rire. Benjamin sortit de sa torpeur, il la regarda, il s'étonna,

il regarda la maîtresse, interloqué.

"LA MAÎTRESSE S'APPELLE CHRISTELLE ! " précisa Gladys entre deux hoquets.

Ce n'est pas grave, Benjamin, la vérité sort de la bouche des enfants!

Il est vrai que la maîtresse aurait bien  besoin de surveiller son alimentation!

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23 mars 2012

un titre provocateur pour un coup de coeur

La maîtresse est  arrivée ce matin avec ce livre sous le bras.

bruadL'école, ça sert à rien  de François Braud

Si elle veut les mettre en appétence,

elle doit proposer des livres qu'elle aime

Mais la maîtresse a aujourd'hui peu de temps pour lire.

Elle doit préparer la classe,corriger les cahiers,

effectuer les tâches domestiques,

câliner son loulou, sa pèpette et sa belâme

partager des fous-rires avec des gens  qu'elle aime,

esquisser parfois quelques pas de danse ,

et aussi peindre, sculpter, dessiner, coudre, découper.

-De quoi nourrir son autre bébé blog  -

En classe elle lit beaucoup de poèmes,

c'est dans les programmes et dans son coeur.

Elle sent bien que la rimaille résonne dans le coeur de certains.

Mais c'est au détriment de la prose.

Avec les élèves balbutiants en lecture, la maîtresse faisait miroiter de beaux textes .

Elle aimaient  les voir verser quelques larmes

quand ils ne pouvaient pas encore avoir le livre convoité.

Mais ce livre-la , elle l'a lu; elle pensait y trouver des réponses pour Eric ,

son petit élève qui lui avait demandé des explications

sur les raisons de sa présence en classe

alors qu'il sait déjà lire et compter.

Mais derrière ce titre provocateur,

elle avait trouvé une histoire très forte.

Car ce joli livre parle moins d'école que de la vie, d'amitié,

de ruses de sioux, de secrets ; et une fin , un peu étrange qui laisse pantois.

Donc la maîtresse brandit le livre dans la classe , tel un pavé :

Elle entend sur quelques lèvres le prénom de l'intéressé,

et quand elle propose de le confier en échange de bons soins

quelques élèves se portent volontaires.

ET QUE VOIT-ELLE!!!!!!

ÉRIC ! ÉRIC QUI LÈVE LE DOIGT!

Tiens...heu... au hasard! "Eric, tu veux ce livre?"

Adjugé, vendu.

La maîtresse a épié son petit réfractaire :

cinq pages d'une traite , avant de se faire appeler Arthur

" livre de géographie page 52 ! ".

La maîtresse attend lundi avec impatience

pour lui demander des nouvelles du coup de coeur.

20 mars 2012

Clara est une princesse

Clara  pleure! La maîtresse aperçoit son visage ruisselant lors du retour en classe ,

après la récréation de l'après-midi.


Pourquoi pleures-tu Clara ?

"parce que je pense à mon papa qui a le cancer.

Et puis ma maman  aussi est malade.

Et ma soeur, tu sais maîtresse , ma grande soeur a des problèmes à cause d'un vaccin.

Et puis ma mère s'est disputée avec mon oncle, à cause de la maison.

Et puis mon papa  et maman crient beaucoup. Il était parti vivre chez sa mère  et elle l'a mis à la porte."


Aucune  fée ne s'est penchée au-dessus de ton berceau  Clara mais tu es une vraie princesse.

Donne-moi ta main que je la presse contre mon coeur.

"C'est triste tout ce que tu me racontes...

Tu sais ,Clara, ce que je fais moi quand j'ai des soucis, OH! Jamais aussi terribles que les tiens Clara,

moi je pense  aux belles choses que j'ai dans la vie.

Au milieu de tous ces malheurs, Clara, quelles sont les belles choses que tu as dans la vie?"

Clara me regarde et me répond

"Bah... J'ai  une maman qui m'aime  -une ombre en demi sourire plane-

une grande soeur qui m'aime.

J'ai mon chien qui me fait des câlins - un trois quart de sourire menace le chagrin -

J'ai aussi des copines - un grand sourire sur les lèvres -

Et aussi une maîtresse gentille".

La maîtresse regarde Clara retourner à sa place, auréolée d'images bienheureuses,

un grand sourire sur les lèvres.

Clara tu es véritablement une princesse. Une princesse bien courageuse.

 

20 mars 2012

Chucky

 

Elouan a passé le week-end-end avec son meilleur copain , Nathan.

Ils ont regardé un film d'horreur : 

Chucky, la poupée tueuse

"Avec le papa de Nathan "a précisé Elouan

devant les gros yeux effarés de sa maîtresse.

                      Elle qui ne regarde plus le J.T. car

                              son coeur s'émeut des corps décharnés,

                             des larmes des veuves,

                           des pères portant la dépouille d'un enfant.

                           Elle se demande toujours si cela est nécessaire...

"Même pas peur! " ont crâné les deux copains.

Quelques semaine plus tard,

la classe tente un résumé , à l'oral, d'un conte : 

une princesse est enlevée

par des bandits qui la tuent .

Ils la jettent dans la rivière  et

la princesse se transforme en poisson. 

Malgré les indices,

malgré la simplicité du texte,

malgré les questions élucidantes        

la maîtresse n'arrivent pas à leur faire dire

que les bandits tuent la princesse.

Elle piétine et s'apprête à leur donner la réponse

lorsqu'elle entend Elouan :

      " C'est gore *."

                    *  gore est employé comme adjectif

                pour qualifier quelque chose qui est horrible, ignoble

               .

Voilà !                

Le viel univers des contes est plus terrifiant

que le monde moderne!

 

16 mars 2012

la violence

La maitresse a reçu des documents de l'éditeur de "Max et Lili"

sur le thème de la violence.

Les élèves lisent le document et font des yeux ronds

pour la violence autre que sous les coups.

C'est une grande découverte pour eux que de parler de violence

pour les moqueries et le rejet.

La définition conservée est que la violence c'est ce qui fait mal.

Certain évoquent ce sentiment d'avoir été rejetés antérieurement.

OH  PAS DANS SA CLASSE! La maîtresse y met un point d'honneur!

Marc prend la parole :

-Oui moi parfois je suis mis à l'écart

-Pour quelle raison? demande la maîtrresse.

-parceque je suis trop beau!

ça y est les élèves rient encore!

Et puis sur les réactions face à la violence on entend:

- Les garçons qui pleurent c'est des mauviettes.

-Non des tapettes.

-Bein moi mon père je l'ai vu les larmes aux yeux quand il s'était fait mal à la jambe, ajoute Karl

-Ma grand-mère elle a pleuré quand elle a perdu sa canne, dit Benjamin

Je conserverai l'intervention de Joris sur le rejet des enfants différents:

"Et si j'étais à sa place?".

Je la garde pour moi et les autres : "pose-toi la question :

Et si  TU étais à sa place est-ce que tu aimerais qu'on te traite ainsi?

Elle cotoie dans le cahier d'éducation civique :

"Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse."

 

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1 mars 2012

La maîtresse a quelque fois lancé dans la classe

La maîtresse a  quelque fois lancé dans la classe le mot "oisif". 

Juste pour le plaisir .

Il se trouve qu'elle chérit ce poème de Saint-Amant.

Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

Quand on arrive à  " cette oisiveté " ,

la maîtresse explique le mot et

demande aux élèves de faire des phrases

avec ce nouveau mot.

Tout le monde semble avoir compris.

Arthur s'agite du fond de la classe.

Cela insupporte la maîtresse qui le questionne.

Histoire de le "recentrer sur les apprentissge"

comme l'avait conseillé il y a quelques années

une conseillère pédagogique:

"Est-ce que tu es oisif  ?"

Arthur , choqué :

"Bein non je ne suis pas moisi"

La classe est hilare, la maîtresse perplexe.

Arthur ne s'est plus jamais remis au travail depuis noël

et ses réponses sont souvent à côté de la plaque!

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