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brèves de classe
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30 juin 2013

fête à l'école


La maîtresse est sortie de sa classe.

elle a pris un risque, elle qui n'est pas aventurière pour deux sous;

elle qui fait du théâtre en classe depuis quelques années,

du théâtre dont les seuls spectateurs étaient les camarades des autres classes.

le théâtre qui permet de travailler sur les émotions (vocabulaire du cœur,

répertoire de la communication non violente),

le théâtre qui s'avère être le lieu de toutes les audaces pour  les introvertis,

les théâtre qui laissent émerger, hors du français et des math, des stars de classe,

le théâtre qui demande la lecture de texte, qui exige des relectures de vérification.

La maîtresse a fait un spectacle de fin d'année

dans une petite salle communale.

Une semaine de répétition, une semaine empiètant sur les évaluations.

La maman d'Alban a dit que cela se voyait : 

les élèves avaient pris beaucoup de plaisir.

C'est vrai que les pièces sont drôles, 

les rires des parents lui ont rappelé

les raisons du choix des pièces,

et elle leur a laissé de la liberté

hors des chemins balisés des textes,

une liberté qu'ils ont prise

avec bonheur et enthousiasme.

Elle-même a beaucoup ri pendant les répétitions.

La soirée a alterné 1 heure de scénettes tirées des classiques

du théâtre jeunesse et des scénette de leur crû avec des révélations :

Cyrielle en difficulté s'est distinguée peu à peu par ses prouesses

d'actrice, une complicté nouvelle avec une Charlotte inventive et drôle .

Janelle prend conscience qu'en osant et en s'entraînant,comme en math,

elle peut progresser. Elouan, refusant d'apparaître sur scène,

sa maman a négocié avec la maîtresse pour une autre fonction :

régisieur? OK mais le rôle a été assumé une fois sur deux.

"Oui c'est dur" a avoué la maman. Dommage de partager

la perception de la maîtresse enfin d'année.

Elles auraient gagné à travailler ensemble.

Le lundi la maîtresse a demandé aux élèves ce que les parents

avaient pensédu spectacle et parmis les avis enjoués,

Elouan commence ainsi : " ma mère n'a pas aimé du tout!"

La maîtresses stoppe immédiatement l'impertinent:

" Moi, quand j'ai des commentaires négatifs à faire

aux élèves ou aux parents, je commence toujours

par un commentaire positif, je parle de ce qui est bien.

Ensuite seulement je parle de ce qui ne va pas : Alors je te redonne

la parole mais j'exige que la même chose de toi! Merci Elouan!"

           

        Le théâtre fait palpiter une classe.

Sûre, l'an prochain la maîtresse sera une récidiviste!



 

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23 juin 2013

grande exposition des travaux!

  Dernière ligne droite avant la grande exposition des travaux!

La maîtresse presse ses petits élèves,

se fâche devant les petits chahuts.

C'est inhérent au travail

dès qu'ils ne sont plus collés sur leur chaise.

Sans compter Kriss qui hésite

entre l'oiseau et l'oisiveté.

La maîtresse se fâche, le malmène,

le pousse dans ses retranchement.

Quel manque de tact de sa part!

 

Elle pousse aussi Eric qui n'avance pas.

Finalement, il n'écrit plus son conte avec Jonathan.

Seul c'est périlleux et 

dès que la maîtresse baisse la garde

il s'engourdit de paresse.

Il ignore ses remarques

et son travail stagne.

Agacée la maîtresse le questionne ainsi :

- Finalement, tu le trouves très bien ton texte?

- Oui!

- Tu veux rien changer?

- Non!

- Tu as l'impression d'avoir respecté les consignes?

- Oui!

L' insolence l'insupporte.

- Bon et bien si tu es content de toi, tu vas patienter dans une autre classe!"

Eric est expédié dans une classe de C.E.1.

et après quelques scrupules,

après un temps de réflexion,

la maîtresse va chercher son élève .

Petite conversation sur le court chemin de la classe; 

la maîtresse soupçonne un tremblement dans le menton.

Non elle se fait des idées...

Elle le regarde et voit des larmes rouler sur ses joues.

Eric, qui se met des pulls

sous son blouson pour se faire des muscles ,

Eric qui a choisi pour son conte le proverbe "l'union fait la force",

Eric cache une fragilité:  la perte de son papa.

Elouan a égaré son travail,

une couronne avec le conte

collé à l'intérieur,

la maîtresse la retrouve

dans un recoin de la classe, vandalisée.

Elouan n'aimait pas son travail

( "c'est nul" ) et luttait contre l'entousiasme de la maîtresse:

" oh non c'est super! Moi j'adore. Et puis tu es allé au bout du projet et tout seul!"

La maîtresse qui avoue (forçant le trait): " Quand elle a disparu, j'en aurais presque pleuré!"

Rien que pour voir les yeux étonnés d'Elouan, la maîtresse est contente d'elle.

 

11 juin 2013

créatrice en vocation

Cyrielle et Alban ont annoncé, dans l'année,les grossesses de leur maman.

Ça se parle en classe,quelques boutades, quelques éclats de rires,

beaucoup de "madame et monsieur ont un fils comment s'appelle-t-il?"

inventés et proposés en classe (entre math et français, une petite devinette

réveille tous les intellects!)

Maryssa écrit une histoire de couples qui veulent un bébé.

Maryssa met son écharpe sous son pull

sur son ventre. La maîtresse, cheminant

dans les rangs,commente:" C'est plutôt à maman

de faire un bébé,tu es encore un peu jeune!

- J'ai demandé à maman mais elle a dit

qu'elle ne voulait pas me faire de frère ou de soeur! "

Voilà que, lors de la visite au collège, la maîtresse offre

un dernier cadeau à Maryssa: " Toi, si tu t'accroches au travail,

tu pourras être médecin des bébés, pédiatre quoi."

Elle a vu les yeux de Maryssa briller ! Elle avait vu juste.

Maryssa ne connaissait pas ce métier et oui mille fois oui cela sera son métier

Bon alor la maîtresse va planter quelques graines:

"Oui mais pour cela il faut te mettre au travail sérieusement,

tu ne peux pas te permettre de perdre du temps à te faire remarquer en classe,

à bâcler ton travail,à te laisser dominer par tes folles émotions!"

Idem pour Cyrielle, Cyrielle si immature, bloquée en mode affectif.

Cyrielle la piplette

dans le plaisir immédiat.

Cyrielle scolairement fragile,

que la maîtresse a soutenu

en exigeant l'utilisation des outils, 

en la guidant par des questions élucidantes

Cyrielle qui écrit des poèmes

ou des histoires de fleurs

dans son cahier du matin,

clairevoyante pourtant:

"maîtresse, je sais bien que la fleur dans mes histoires, c'est moi"

et qui semble acquérir, de poème en récit, la maîtrise de ses écrits.

"Cyrielle l Mais dis-moi tu seras peut être fleuriste plus tard!!!

- Maîtresse, tu sais, c'est le métier de ma mamie!"

Il y a des métiers merveilleux, il y a des rêves à portée de main.

Il y a un enseignement professionnel dévalorisé, nourri de dépit

dans une société qui surévalue le bac général,

dans une école qui fait vivre un destin singulier

à la main et à l'âme, au corps et à l'esprit.

Dans une société qui oppose enseignement général et enseignement technique.

La maîtresse rêve de les faire coexister dans sa classe.

 

5 juin 2013

Poésie, poésie, poésie, poésie, poésie, poésie, poésie, poésie

Les grands de l'école se coursent, se cherchent, batifolent et

Alban,   malgré ses airs d'ange apatride, est l'égal de ses pairs.

Alban   et les autres garçons pour qui les filles sont "nulles",

Alban et ses potes qui courent après les filles,

les filles dont l'œil brille.

Et qu'il pleuve, qu'il vente ou bruine

les grands de l'école ont du soleil plein les yeux

(un des effets secondaires de l'adolescence qui s'annonce).

Alors la maîtresse des grands,

celle qui, dans un an ou deux , ne reconnaitra plus ses élèves

devenus barbu, libellule ou bariton

celle qui aura encore une classe de grands, une année ou deux,

pour ensuite, peut-être, rêver chez des plus petits,

la maîtresse  lit un poème, un poème d'amour, un poème de Ronsard .

Poème qui  soupoudre un silence religieux et la fallacieuse remarque  glissée 

"Durant toute sa vie, Ronsard n'a écrit que des poèmes d'amour,

il n'y a que ça qui l'intéressait dans la vie, l'amour"

prolonge ce beau silence de communion.

Suffit d'évoquer le sentiment pour rapprocher les enfants de la poésie,

pour tendre l'Homme vers le beau.

3 juin 2013

Visite du collège

Les grands de l'école, à l'approche des vacances,

le visa en poche pour une nouvelle vie,

les grands de l'école,

les affreux jojos tout comme les sages,

à la perspective des grandes vacances,

veulent prendre leur vie en main,

quoi qu'en pense la maîtresse.

Quelqu'en soit le programme

Les grands de l'école n'écoutent guère

ni les consignes. Ni la maîtresse.

Le siroco souffle dans le cœur des grands de l'école.

 Ceux qui seront les petits de l'an prochain

ont une visite de la plus haute importance :

                LE COLLÈGE

Mais, oh surprise, lorsque la maîtresse arrive devant son rang, 

le tableau est pittoresque:

Janelle est en pleurs, cyrielle a les yeux rouges et gonflés,

Lia et Maryssa,  les cheveux ébouriffés

Alban hurle en laissant échapper des larmes et un peu de morve,

Hector et Théo se sont battus

tandis que des garçons en prennent d'autres à parti et

dans 10 mn la maîtresse doit amener ses élèves devant le grand collège.

Horrifiée, elle a poussé un grand cri  et 

vite une peu d'eau fraîche, quelques ordres expédiés,

les vêtements réajustés, des regards noirs jetés.

Et aucune discussion, aucune explication!

L'urgence est d'éviter la grande honte!

Les élèves sont enfin fins prêts pour visiter l'avenir.

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