ça sert à quoi l'école? En début d'année Eric
ça sert à quoi l'école?
En début d'année Eric semblait introverti: Il restait assis à sa place,
il faisait son travail, il ne levait jamais le doigt, ne réclamait jamais
d'aide. Il partait en récréation sans demander son reste.
Il ne manifestait rien.
Un jour la maîtresse sentit un certain relâchement : il était moins
prompt à remplir son cahier du jour jusqu'à parfois
ne plus rien faire du tout.
Une paresse silencieuse, une protestation muette , peut-être.
La maîtresse lui fit remarquer ce changement. Elle le changea de place.
Elle lui avança une hypothèse :"on dirait que tu n'aime pas l'école,
que tu n’aimes pas le travail?!"
Il répondit par la négative. Elle peut comprendre la maîtresse
avec ce côté laborieux de l'école. Elle lui expliqua que pour bien travailler à l'école
il faut s'entraîner. Ne rien faire ne présage rien de bon.
Pour accepter de s'atteler au travail, pour s'entraîner
durement avec courage il faut aimer l'école. "Mon objectif, continua la maîtresse,
c'est de te faire aimer l'école."
Cependant rien ne bougea positivement: Eric manifestait toujours son refusde travailler, de retrousser ses manches.
Les parents refusèrent l'aide personnalisée "aux vues de ses bons
résultats du 1er trimestre " avança la maman, lors d'un rendez-vous.
La maîtresse expliqua que le 2 ème trimestre ne s'annonçait pas
sous les meilleurs auspices.
Quelques provocations firent rirent les camarades. Ça sentait
le roussi pour la maîtresse. Pourquoi ne l'avait-elle pas laissé
dans son petit coin, silencieux muet, presque inexistant?
Peut-être que l’inexistence d‘un élève l’attristait.
Un matin, Eric hasarda une question : ça sert à quoi l’école
quand on sait lire et écrire.
Provocation supplémentaire.
La maîtresse ne sut quoi répondre. Elle appela ses petits
élèves en renfort et tous avaient une réponse .
La maîtresse se dit qu’il faudrait revenir, un jour , sur ce thème.
Pour l’instant elle était trop décontenancée.
Et puis voilà t-y pas que Nadia sa voisine apporte à la maîtresse
des bouts de papiers froissés sur lesquels étaient écrites
des petits phrases sur l’Amour. Elle les a trouvé dans la poubelle.
Elle lui donne le nom du coupable : ERIC.
Incroyable ! Il n’y a en lui autre chose que la révolte,
autre chose que non, Il y a du oui pour l’Amour.
Ouah ! c’est génial !