le combattant
La maîtresse avait haussé le ton, l'horreur à son comble.
avait poussé le bouchon, au-delà du supportable:
"Assis ! chiens !"
Voilà comment Liam s'adressa, au retour du sport,
à demi-ton aux élèves tardant à se rasseoir .
La maîtresse a beau se dire qu'il se dit quelque chose derrière,
dépensant beaucoup d'énergie à mettre des limites à la violence de ses propos,
tout en veillant à la sécurité psychique des autres,
elle finit par se dire
que ce qui est révélé ici n'est que
le manque de mur, le manque de limites,
le manque d'obstacle si nécessaire aux enfants.
L'an dernier.
Ses parents arrivés dans la classe
tel un tourbillon vindicatif.
Des parents qu'il avait fallu apprivoiser,
des parents radoucis qui avaient entendu la maîtresse dire :
" Parfois on dirait que Liam c'est un peu comme le roi ",
des parents qui admettent, " premier né, premier garçon, oui un peu le roi ".
Un tel mépris des autres lui a donné un haut-le-coeur.