Hypolyte
a retrouvé le sourire:
un changement de place
(à côté du copain préféré).
Le temps fait son affaire;
les petits conciliabules avec la maîtresse,
les discussions avec papa ,
maman et les grands frères
ont oeuvré pour ramener à la surface
cet enfant qui rendait les armes.
Un petit mot dans le cahier du matin ,
dans une écriture épouvantable,
quelques lignes qui nous rappellent que,
toujours, le printemps reverdit.
Et puis dernières révélations de l'enfant devant les exclamations de la maîtresse
qui accroche aux vues de tous LA MAGNIFIQUE ÉCRITURE d'Hypolyte:
"Maintenant j'aime écrire" explique-t-il.
Un joli sourire accroché au visage d'un enfant blessé par le carcan scolaire.
Un de ceux qui n'ont jamais réussi à se couler dans le moule, exigence d'une école
qui a confondu égalité et uniformité.
La maîtresse n'arrache pas les pages des cahiers, elle ne prive pas de récréation
les pattes de mouche ni les pâtés, elle ne crie jamais, ne s'exaspère aucunement.
Si elle se l'autorise de rares fois c'est dans un souci de théâtralisation,
histoire de faire glisser jusqu'aux oreilles de l'interessé une vérité désagréable.
Si un cri sort de sa bouche à son corps défendant,
la maîtresse sait qu'elle doit alors appuyer sur pause,se questionner:
la fatigue, le stress, un souci?
On peut lui reprocher son manque de rigueur
(elle a deux requins pour collègues)
qu'elle essaye de contrer en exigeant un exercice à refaire,
en complimentant tous les prémisses de changements chez les élèves.
Mais la maîtresse a moins de doutes : elle sait aujourd'hui que
la bienveillance est un doux engrais pour ces jeunes esprits.
C'est ce qu'elle lit dans le sourire triomphant d'Hypolyte.