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brèves de classe
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26 janvier 2014

Eléanor pleure

Les classes des grands de l'école s'affrontent lors d'une rencontre sur le terrain de rugby.

 Eléanor s'est blessée en sport , Elle se plaint de maux de tête, elle veut s'allonger.

La maîtresse qui a vu l'incident- un heurt sans violence- doute de la douleur .

Les équipes tournent, les nombreux adultes sur le terrain n'exigent pas

la présence de la maîtresse. Alors elle en profite pour questionner Eléanor.

Eléanor qui avoue sa fatigue, Eléanor qui s'écoute trop,

et puis qui s'effondre en larme,

lâchant entre deux sanglots :

- J'ai pas envie de grandir,

je veux pas avoir 20 ans

et vivre loin de mes parents,

j'veux rester une petite fille

dans les bras de sa maman.

Le matin même Eléanor avait écrit

l'histoire d'une jeune fille ainsi déchirée .

- ça ressemble un peu au personnage de ton histoire, non?

Elle acquiesce faisant de grands OUI.

- Mais tu sais quand tu auras 20 ans

tu auras parfois besoin de ta maman. 

 Si tu as un chagrin , tu viendras te blottir dans ses bras.

Tout au long du 1er trimestre, la douce Éléanor  a multiplié les larmes. 

Les plaintes autour du corps ont inquiété les parents. Elle a aussi écrit

de très beaux poèmes mettant en avant sa grande sensibilité .

Mais le travail a souffert du manque de rigueur , du défaut de concentration .

Ses grandes compétences scolaires ne sont pas exploitées en classe.

La maîtresse lui a rappelé que se jeter dans le travail permettait d'oublier ses tourments intérieurs...

EN VAIN.

 

 

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21 août 2015

Manon

Les parents de Manon ont rapidement rencontré la maîtresse en découvrant deux camarades

qui avaient laissé un cuisant souvenir  deux ans auparavant. Ils exigent un changement de classe .

La maîtresse a tenu bon : elle n'a jamais eu de souci notable dans sa classe,

elle est à l'écoute de certaines disputes et  elle est garant de l'intégrité de ses élèves.

Les 1ères semaines , Manon est restée en retrait, travaillant peu,

ne montrant guère de motivation avant 16h10, c'est à dire 20mn

avant la sortie des classes et le travail à la maison n'est jamais effectué.

Quand la maîtresse la taquinait à ce sujet, la miss offrait une petite moue entre le lard et le cochon.

Quand la maîtresse la félicitait  pour ses coiffures et la fillette précisait qu'elle n'aimait pas

ses nattes du jour, ni le chignon de la veille, que c'était une idée de sa mère .

Par la suite Manon a montré de plus en plus d'intérêt pour ce qui se passait dans la classe  et ,

malgré ses difficultés , son écriture affreuse, son peu de goût pour le français,

Manon a pris plaisir à l'école, au bonheur de la classe:

" Avant je n'aimais pas l'école, maintenant j'aime venir en classe!"

Manon ne dort plus pendant les exercices de grammaire,  elle est élève dès 8h30, 

participe activement et arbore toujours un grand sourire.

Manon fait ses devoirs plus régulièrement et s'étonne de ses premières réussites en grammaire ou en conjugaison.

Manon est joyeuse et attentive, pétillante et parfois impertinente quand elle taquine sa maîtresse!

10 février 2015

Octavine

8h35 ce matin.

Octavine pleure au fond de la classe.

Octavine pleure tandis

que ses camarades sortent leurs cahiers..

Octavine pleure mais

ne veut rien expliquer à la maîtresse.

Octavine pleure mais

Juliette la pipelette essuie ses larmes 

tandis que les autres démarrent avec la cantine, l'étude et cahier d'écrivain.

Octavine pleure et je tends l'oreille .

j'entends la consolante pridiguer ses conseils:

"PENSE AUX BELLES CHOSES DE LA VIE"

je souris.  je souris car c'est mon outil à moi:

dans les moments douloureux je pense aux belles choses de ma vie!

je souris car, moi qui ai tant manqué de magasins d'outillage dans l'enfance,

je donne à mes élèves les outils construits sur le tard.

J'ai appris ce matin , grâce à Juliette la pipelette , que

mes mots ne tombent dans l'oreille des sourds!

 

20 mai 2012

Kriss

 

 

LES  FRASQUES 

 

Kriss est un élèves très actif en classe :

bavardage, pliages, disputes.

Cela agace la maîtresse .

Il y a 3 semaines

Kriss et Louis, le poisson combattant,  ont fait des leurs,

la dame de la cantine est même intervenue :

Kris et Louis ont insulté

les mamans de plusieurs élèves

à l'heure du repas.

De retour dans la classe il règne

un parfum de scandale.

La maîtresse sollicite l'empathie des affreux jojos

à l'égard de leurs victimes  et demande à Kriss:

   

" Tu aimerais , toi, qu'un élève insulte ta maman?

   Tu ne serai  pas triste?

-  Je m'en fiche, moi je ne l'aime pas ma mère

- Ce n'est pas possible, tous les petits garçons aiment leur maman!

- Bein c'est pas vrai, ma mère je la déteste!"

 

La maîtresse remballe sa sensiblerie car

les enfants de la classe sont offusqués.

Cependant elle ne prend pas pour argent comptant

ce qui a été dit. Elle sait que certains mots sont invisibles.

       Elle en a parlé avec une collègue qui s'est offusquée

      de  tels propos sortis de la bouche d'un enfant.

       Elle a pris conscience de sa différence.

       Ça a été pendant longtemps un aspect douloureux pour elle.

       ça l'est un peu moins car il y a du différent et du commun.

   

Elle en reparle avec Kriss quelques jours plus tard

en allant à la salle de sport,

puis la semaine suivante en accompagnant les élèves à la cantine.

Elle apprend qu'il y a un beau-père

qui  s'occupe beaucoup du petit frère.

Peu de lui.

Ce petit frère qui accapare la maman.

    

La semaine dernière la maîtresse rencontre

kriss et sa maman dans l'école.

Ils partent en vacances et Kriss manquera deux jours d'école.

La maîtresse parle des devoirs et

propose à la maman de travailler avec son fils

ce qui sera aborder pendant son absence .

Elle lui dit qu'elle a l'impression que Kriss a besoin

de passer un peu de temps avec elle, rien qu'avec elle et

elle entend Kriss marmoner : " YES! "

Elle précise que cela pourrait peut être l'aider

à se concentrer en classe.

La maman admet être moins disponible avec le petit.

Dans la conversation, elle parle d'un sport

que son fils aimerai pratiquer et

qu'elle trouve dangereux.

Kriss rétorque :

 "Comme ça tu me soignera".

 

La maîtresse pense qu'elle est peut_être sur la bonne piste.

 

4 mai 2012

Première belle séance d'Histoire Martin, le


Première belle séance d'Histoire


Martin, le personnage principal du faucon déniché , est un serf!

"Mais maîtresse qu'est-ce qu'un serf?

-Mais oui qu'est-ce qu'un serf ? reprend

faussement la maîtresse en roulant de gros yeux ronds.

-un cerf? .. Un métier?....."

Oh lala! C'est un roman historique, alors

sortons le cahier d'histoire et enquêtons!

1er texte, contenant 1/3 des objectifs de la maîtresse.

Que nenni , pas l'once d'une réponse.

2ème texte, contenant encore 1/3 des objectifs de la maîtresse.

Toujours pas l'ombre d'une solution!

3ème texte, contenant toujours 1/3 des objectifs de la maîtresse.

LA REPONSE, LA REPONSE EST DANS CE DERNIER TEXTE!!!!!

Les élèves ont tout lu, tout bu ; la maîtresse a bouclé sa séance

en faisant l'économie de quelques heures de labeur.

Elle a repris le principe des séances en sciences, acquis dans les décriés IUFM:

Partir d'un questionnement d'élève ou suciter ce questionnement

(suivant une mystérieuse recette de son labo perso).


Passant d'une classe à l'autre chaque année , la maîtresse tâtonne.

Ses dernières séances d'Histoire s'étaient soldées par une mise en scène:

Devant les minois ensommeillés à la lecture des textes ,

la maîtresse avait improvisé,

dans un joyeux chahut - une classe est un vaste laboratoire -

une théâtralisation de la naissance du royaume des Francs.

- Qui veut être le roi?

- Qui est le 1er du royaume?

- Hé mais pourquoi me regardez-vous? C'est pas écrit sur mon visage?

On regarde où alors?

Oui oui ! Non vous exagérez là, levez le doigt !

Ne parlez pas tous en même temps!

-Il faut des  maires du palais.


D'heureuses impros, histoire de marquer la mémoire en marquant le coeur.

Histoire de leur faire avaler le programme d'Histoire et de hâter le pas.

 

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14 avril 2013

les larmes de Jonathan

Jonathan a semblé bouleversé lorsque la maîtresse l'a changé de place.

Oui Jonathan est un bavard et cela insupporte la maîtresse au quotidien.

Jonathan a pris un air chiffoné, la maîtresse le sent au bord des larmes.

Son imagination lui joue-t-elle des tours ?

Elle le questionne en allant à la cantine puis au retour de classe.

Non pas de soucis en classe. Pas de soucis à la maison.

La maîtresse n'insistera plus. Il est des mystères insondables

qui dispaissent le jour suivant.

Et puis à la récréation de l'après-midi, Jonathan,

s'approche du bureau et fini par lâcher :

"c'est une histoire de fille!"

Jonathan se met à pleurer :

"J'ai peur qu'elle ne veuille pas de moi.

Comme l'an passé avec celle que j'aimais".

La maîtresse sent la gravité du propos.

L'amour est affaire des plus sérieuses.

Elle se souvient de ses chagrins.

Elle craint  ceux, tout proches, de ses enfants.

" L'amour c'est un risque. Si tu ne veux pas souffrir, Jonathan , tu te fais prêtre!"

Le sourire de Jonathan refleurit!

" Bein oui , aimer c'est prendre un risque.

La peur c'est aussi quelque chose qui protège:

quand tu croises un affreux molosse, tu as peur et tu cours.

Après, la peur de l'amour ça dure toute la vie.

Mais bon si tu pleures avant de savoir si elle t'aime!!!

Et puis voilà, le jour où tu as un chagrin d'amour,

là tu as de vraies larmes mais après tu retournes aux choses de la vie.

et puis un jour tu aimes à nouveau..."

Non , la maîtresse n'a pas demandé le nom de la dulcinée

comme l'avaient suggéré ses deux collègues.

C'est sa vie secrète.

Et puis elle voit leurs galops dans la cour,

les silences rieurs dans la classe, les fous-rires des filles.

Dès février c'est le printemps dans le coeur des grands de l'école.

13 février 2012

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment cela est arrivé dans la conversation.

Quand son père était à l'hôpital , en début d'année c'est parce qu'il avait été opéré du coeur.

La maîtresse va surveiller le coeur d'Eric et les médecins celui du papa.

Ce papa qui paraissait tant craindre que son deuxième suive les trace de l'aîné,

celui qui ne va plus à l'école, ne travaille pas; ce frère en errance ;

ce frère qui souffre. Mais de quoi?

La maîtresse ne veut pas lui donner raison.

28 avril 2012

motivés, motivés

 

La maîtresse a du mal à ne pas s'en laisser compter.

Les vacances ne sont pas éternelles et elle a préparé sa classe

pour la dernière ligne droite.

Voilà que lui reviennent quelques reproches

qu'elle n'aurait certainement pas dû vivre comme des reproches.

Mais la maîtresse est perclue de doutes. C'est ce qui lui permet

de se poser des questions nécessaires.

La maîtresse ne met pas de notes, ordre de l'inspecteur de circonscription:

elle a listé toutes les compétences et après évaluation,

elle apprécie si c'est acquis, non acquis ou en cours d'acquisition.

La maîtresse a toujours travaillé ainsi même en Zone d'Education Prioritaire et

cela lui convient.

Elle sait que l'enfant élargit la note à sa valeur propre et

un mauvais travail lui donne le sentiment d'être nul .

Les parents savent ainsi ce qu'il faut retravailler.

Elle s'est questionné durant une année sur ses évaluations.

Elle a décidé de coller aux évaluations nationales :

des contrôles concis, sans pièges .

La maîtresse ne crie pas sur celui qui ne travaille pas,

elle garde parfois certains sur le temps de récréation

pour refaire un travail, histoire de marquer le coup.

Cela dit, parmi ces enfants de province cossue,

elle détient un record d'enfant qui s'économisent.

Mais elle a toujours rencontré ce type d'élèves.

Cela soulève un nouveau questionnement, celui de la motivation.

Les parents de Joris étaient fort mécontents lors de la remise du bulletin

d'apprendre que leur loulou ne s'était toujours pas mis au travail.

Ancien élève de la vilaine, il semblait travailler chez elle.

La maîtresse n'est peut être pas suffisamment exigeante.

Elle signifie lorsque la rigueur n'est pas de mise

mais elle n'arrache pas les pages du cahier.

Dans la joie de retrouver ses petits élèves, la maîtresse se promènera 

davantage dans la classe pendant le travail

tout en poursuivant cette problématique.

Elle devra questionner certains de ses collègues.

Si certaines visiteuses avaient des idées

cela lui permettrait d'élargir l'éventail des réponses...

1 février 2012

Genèse

Il y a 6 ans, la maîtresse travaillait  dans une école privée,

elle remplaçait les titulaires.

Cette année-là, elle avait une classe de C.E.2

Un matin, à la photocopieuse, la maîtresse apprit

que sa mission s'achèverait à la fin de la semaine.

Elle enregistra l'information puis emmèna ses élèves en classe.

Ce matin-là , elle  trouvait les enfants insupportables.

Tout l'énervait, tout l'agaçait.

Elle était épuisée quand arriva  l'heure de la récréation.

Seule dans la classe, elle ne comprenait pas.

Habituellement ils n'étaient pas difficiles, elle ne les trouvait pas  exaspérants.

Bon va falloir réfléchir!

Et puis elle se souvint : dans quelques jours elle rendrait la classe à la titulaire.

Peut être que ça n'allait pas être si facile partir!

Elle pensa au départ et le départ se dessina en elle.

10h30, retour des élèves dans la classe.

Elle leur annonça son futur départ et le prochain retour de la maîtresse titulaire.

Elle leur parla de son bonheur de travailler avec eux.

10H45, les élèves entamèrent un exercice de mathématiques.

La maîtresse ne les trouva pas insupportables,

ils semblaient à nouveau adorables!

Voilà ! La maîtresse  prit  conscience

que son état d'esprit pouvait influer sa manière de recevoir les autres,

sa perception qu'elle avait du monde extérieur.

Ce moment précis avait modifié sa manière d'être maîtresse.

Elle sait maintenant que lorsqu'elle est fatiguée

elle  vivra douloureusement la situation de classe.

Quand elle est fatiguée la maîtresse lâche les rênes

et elle se couche plus tôt le soir .

15 mai 2013

une question de génération

XX                                      XIX

 

 

La maîtresse veut illustrer  son propos au sujet du terme de génération :

"Vous tous, vous êtes de la même génération.    

Moi je suis de la génération de vos parents.

- Et, maîtresse, on n'est pas du même siècle!

- Oui c'est vrai ça! Moi je suis du siècle dernier".                      

Hilarité et brouhaha, discussions au sujet des siècles.

Petite révision in vivo.

Et puis finalement, en discutant en famille ce mardi soir,

oui, finalement la fille de la maîtresse,

née en 2 000 connaitra peut-être 3 siècles!

X                III                    VIII

1 mars 2012

La maîtresse a quelque fois lancé dans la classe

La maîtresse a  quelque fois lancé dans la classe le mot "oisif". 

Juste pour le plaisir .

Il se trouve qu'elle chérit ce poème de Saint-Amant.

Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

Quand on arrive à  " cette oisiveté " ,

la maîtresse explique le mot et

demande aux élèves de faire des phrases

avec ce nouveau mot.

Tout le monde semble avoir compris.

Arthur s'agite du fond de la classe.

Cela insupporte la maîtresse qui le questionne.

Histoire de le "recentrer sur les apprentissge"

comme l'avait conseillé il y a quelques années

une conseillère pédagogique:

"Est-ce que tu es oisif  ?"

Arthur , choqué :

"Bein non je ne suis pas moisi"

La classe est hilare, la maîtresse perplexe.

Arthur ne s'est plus jamais remis au travail depuis noël

et ses réponses sont souvent à côté de la plaque!

20 novembre 2018

MDI

Une petite merveille à 3 vitesses chez MDI ICI

qui permet de mettre les élèves en autonomie.

ceux qui aiment la vitesse peuvent carburer

tandis que les points non maitrisés

peuvent être retraillés en petit groupe.

J'ai vraiment la sensation d'individualiser le travail.

Un commentaire que je partage  

 

 

 

13 février 2012

rébellion d'enfants

Vendredi la maîtresse des CM1est allée au réfectoire rendre visite aux petits de la maternelle.

Histoire d'humer un peu d'insouciance. De dérober un peu de tendresse.

La maîtresse y trouve, Noélie, la petite soeur d'une de ses élèves.

Deux larmes brillent dans son cou. Elle est punie; injustement punie

puisqu'elle décrit une pécadille.

La maîtresse a appris à ne plus prendre pour argent comptant

toutes les fabulettes des enfants.

Le soir elle salue la maman à la grille et parle du réfectoire. La grande soeur vend

la mêche et Noélie est épinglée.

La maman explique à la maîtresse que depuis une semaine son comportement

a changé et que la douce Noélie est devenue une rebelle.

La maîtresse se souvient alors de Bryan, son rebelle de l'an passé; celui qui défiait

 son autorité juste histoire de rencontrer l'autorité.Et il l'avait rencontrée car

 la maîtresse s'était durcie, elle était devenue féroce.Elle avait sorti son artillerie

   et tirait à vue.

  Et puis à 13h30, la maîtresse lisait un poème; un très beau poème,

 souvent incompréhensible, une douce rimaille qui la charmait,

   un poème qui soutenait les palpitations de son coeur.

 Juste pour les faire frissonner. Et puis elle faisait l'appel et au traditionnel "présent "

 elle exigeait  un mot du poème. Attention UN mot. Pas deux ni trois; le  "l' " avait

   l'agrément et était proposé avec défi par certains qui , au final, s'en lassaient.

   Et bien ce Bryan, en pleine tempête révolutionnaire piochait "pleure" chez Verlaine,

  "souffrance" avec Musset, cueillait "douleur " avec Baudelaire , la"tombe" avec Hugo.

   Après quelques semaines de bataille acharnée, la maîtresse fait un lien , hypothétique,

  entre la révolte et les mots. Voilà de quoi la faire plier; voilà de quoi la radoucir:

    Les grandes douleurs l'émeuvent, les chagrins d'enfants ne lui font plus peur.

    En aparté, la maîtresse  lui expose ses observations et lui fait part de ses hypothèses.

   Bryan acquiesce ; il admet qu'un chagrin  l'habite, cette douleur lui vient de l'absence

   de son père, ce papa divorcé qui, le jour des visites, sort avec ses potes.

  La maîtresse explique qu'être parent c'est pas toujours facile,elle sait de quoi elle parle,

  qu' il n'y a pas d'école de parent,  que ce papa ne joue pas son rôle de père mais

  qu'un jour, peut-être et que , donc, faut lui laisser une place mais que pour l'instant 

  le chagrin et la colère sont légitimes.

  Cependant il n'a pas à discuter l'autorité du père à travers la maîtresse.

   La maîtresse c'est la maîtresse,  elle a d'autres chats à fouetter,et le père c'est le père.

   Faut pas mélanger les genres.

  Après ça c'est vrai, Bryan s'est calmé. Il n'a plus contesté la place de l'adulte; du moins

    pendant quelques semaines. Ensuite il s'y est mollement remis.

  La maîtrese avait appris plus tard qu'un beau-papa existait , mais jamais il n'avait

  été évoqué. Dommage! Il aurait pu faire fonction de père.

Revenons à Noélie, notre douce rebelle.

La maîtrese évoque avec la maman une vague histoire de rebellion qui masquait

en réalité des inquiétudes, des tristesses inavouées.

La maman parle d'il y a une semaine, concomitamment au

changement de comportement, le changement de chambre

puisque depuis une semaine , elle dort seule,

la grande ayant migré dans une autre pièce.

Et Noélie est impressionnable dans l'obscurité.

La maman de Noélie écoute l'expérience de la maîtresse et

la remercie pour ses idées.

Dans son for intérieur la maîtresse est orgueilleuse .

 

Ce lundi matin la grande soeur explique à sa maîtresse qu'elle en a discuté avec la petite.

A suivre....

29 juin 2012

graine de poète


A 13h30 Eric  a offert un poème de Verlaine

trouvé dans le recueil de la classe.

Dans la journée , il en écrit un  :

      

"Mon coeur dans le bonheur

 nage doucement comme une fleur qui s'envole dans le ciel "


La maîtresse trouve ce court poème étonnant, beau et prometteur.

Eric refuse de le lire à la classe "pour l'instant".

La maîtresse lui redonne , à sa demande, le recueil de poèmes.

Les autres élèves crient au scandale 

grand sourire intérieur de leur maîtresse  -

car il a déjà eu le livre et d'autres le veulent à leur tour...

Eric a eu le livre.

Il a servi encore quelques provocations à la maîtresse

dans la lignée "l'école ça sert à rien".

Mais la maîtresse ne s'en laissera plus conter

par les mots menteurs.



16 février 2012

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment

Eric raconte , la maîtresse ne sait plus comment cela est arrivé dans la conversation.

Quand son père était à l'hôpital , en début d'année c'est parce qu'il avait été opéré du coeur.

La maîtresse va surveiller le coeur d'Eric et les médecins celui du papa.

Ce papa qui paraissait tant craindre que son deuxième suive les traces de l'aîné,

celui qui ne va plus à l'école, ne travaille pas; ce frère en errance ;

ce frère qui souffre. Mais de quoi?

La maîtresse ne veut pas lui donner raison.

24 mars 2012

La vérité sort de la bouche des enfants

 

 

Depuis le début de la semaine, la maîtresse avait lancé ses petits élèves

dans le projet d'écriture de contes.

Par groupe de deux.

Cela générait beaucoup d' enthousiasme qui l'étonne.

C'est vrai que, le nez sur le guidon, la maîtresse avait un peu perdu de vue ses minis projets de classe.

Le programme , madame, le programme!

Aux tables collées au bureau, Gladys et Benjamin réfléchissaient à un prénom pour leur personnage:

" Virgile c'est pas mal, proposa Gladys, c'est le nom de mon père.

- Charles de Gaule, Georges moustaki, Nicolas Sarkozy...rétorqua Benjamin"

La maîtresse rit. Benjamin fait des fixations sur les noms d'illustres personnages.

La maîtresse aimait bien Benjamin, sa douce folie, son sourire.

- Christelle!! proposa Gladys"

Benjamin, qui n'a pas remarqué l'indiscrète oreille de la maîtresse, répliqua:

"Christelle !Christelle ! Moi ça me fait penser à une grosse dame!"

Gladys se tordit de rire. Benjamin sortit de sa torpeur, il la regarda, il s'étonna,

il regarda la maîtresse, interloqué.

"LA MAÎTRESSE S'APPELLE CHRISTELLE ! " précisa Gladys entre deux hoquets.

Ce n'est pas grave, Benjamin, la vérité sort de la bouche des enfants!

Il est vrai que la maîtresse aurait bien  besoin de surveiller son alimentation!

9 avril 2012

LA GIFLE, LE POISON, LA TEMPÊTE

La maîtresse n'a pas réussi à utiliser ses outils :

communiquer sans violence.

Ni la violence de l'autre, ni la sienne.

Elle a senti en elle le poison de la tempête  et

ça l'empêche de voir la vie avec sérénité.

Par sécurité, elle a pensé que la gifle ne lui était pas adressée

à elle personnellement mais à son image,

à ce qu'elle représente aux yeux de celui qui la regarde.

Par exemple, la maîtresse est désordonnée; l'observateur éparpillé qui arbhore cet aspect ainsi pourrait

avoir envie de crier sur elle ,sur le fatras qu'elle représente, sur l'immonde, l'horreur en elle qui rappelle

l'horreur en soi. La maîtresse est désordonnée, sa collègue aussi mais  

peut être est-ce pour une autre raison que celle-ci avait crié.

Sa collègue l'a d'abord gratifiée d'un proverbe à la noix puis

l'a prise à parti. Devant ses élèves. Elle a remis en cause la sanction

infligée à l'élève de cette collègue. Elle a pinaillé, enquêté,

elle l'a roulée dans la farine devant ces petits témoins.

L'an passé déjà cette même collègue l'avait déjà incendiée,

laminée devant tous ses élèves.

La maîtresse avait été pleutre devant la lèvre tremblante de la vilaine car

il lui avait semblé que tempête était copine avec  naufrage .

Et puis pas facile de dire "STOP J'AI BESOIN DE RESPECT"

afin d'éradiquer la violence.

La maîtresse avait surtout exigé d'être désormais invisible.

Mais elle savait que, tous les midis, elle était rhabillée pour l'hiver .

Et rebelote cette année  !

A nouveau devant ses élèves.

À ça non alors!

Cette fois la maîtresse a tenu le haut du pavé, elle n'a pas baissée la tête

lorsque l'autre est partie.

Colère intérieure face à une accusation illégitime, injustifiée.

puis la maîtresse a servi sa version à tous ses collègues,

histoire de ne pas leur laisser un seul son de cloche retentir.

ACTE D'AGRESSION SUPRÊME AU YEUX DE CERTAINES.

Quelques jours plus tard la maîtresse tente une explication

avec sa collègue, après la classe.

"Tu as cherché à m'atteindre à travers mon élève!" a assené la vilaine.

La maîtresse sait , elle, qu'elle a soldé tous ses comptes dans un cabinet parisien,

avec son rendez-vous du vendredi soir.

Une pluie de reproches qui se clôt par le proverbe d'une deuxième collègue.

C'est utile la culture générale!

Les larmes ont coulé sous le poids des critiques.

La maîtresse cache  un secret : un sentiment de culpabilité dort en elle.

Si on appuie dessus, ça saigne.

La maîtresse se dit que parfois se laisser marcher sur les pieds

participe a éteindre la mèche.

 

 

18 juin 2012

Lundi Eric qui n'aime pas l'école, Eric qui



Lundi Eric qui n'aime pas l'école,

Eric qui n'aime ni lire ni écrire, qui compose des poèmes offerts à la corbeille, 

a levé le doigt lorsque la maîtresse a cherché un élève pour lire demain le poème de 13h30.

Elle l'a choisi - par hasard - parmi les volontaires.

La maîtresse a feint l'indifférence lorsqu'il est venu jusqu'à son bureau

lui annoncer qu'il avait choisi le poème.

Elle lui a expliqué qu'il devra, demain,  faire une pause au bout du vers,

comme s'il y avait une virgule, pour faire apparaître aux yeux de tous la beauté du poème.

La maîtresse a découvert que la poésie ne déployait sa magie

que lue à haute voix, qu'elle n'était qu'une accumulationde mots morts

si on la gardait dans sa bouche.

La maîtresse pressent aussi que l'attention accordée à Eric le fait sortir de ses rails.

 

 

 

10 juillet 2012

Joris et la nouveauté

Ce matin la maîtresse a lancé ses élèves sur le passé simple, rebaptisé "le passé difficile".

Joris, élève potentiellement excellent,  travaille peu.

En un saut de chat, le voilà au bureau de la maîtresse

pour lui faire part d'une découverte:

"Tu sais en fait j'aime bien quand on fait de nouvelles choses comme le passé simple.

- Ah ça c'est intéressant! lui répond la maîtresse .

Mais ... et les exercices pour s'exercer et devenir expert? "

Il secoue la tête. Négativement.

La maîtresse est désolée et elle parle de premières lacunes au sujet des fractions.

Conscient de son aisance, Joris fait le lièvre.

Ou il prend des vacances:

Joris travaillait déjà l'accord du participe passé -avec le C.O.D. placé avant  l'auxiliaire avoir-

en octobre au petit déjeuner avec sa maman

et travaillait le programme de CM2 l'année passée

en CE2 dans la classe de la collègue, celle qui a offensé la maîtresse

(cela fut confirmé par plusieurs élèves).

Mais le menton de Jules a tremblé lorsque la maîtresse a exploré des terres nouvelles:

     "Et ta soeur elle travaille bien?

     -Oh oui , elle a de très bonnes notes.

     -Ah ! Et c'est pas difficile  d'être bon quand on a une soeur brillante?

     C'est difficile de rivaliser avec une soeur aussi exceptionnelle?"

Et c'est là que le menton frissonna; la maîtresse n'a pas enquêté davantage.

elle ne voulait pas avoir l'air de psychologiser.

Tout semblait trop clair pour être vrai.

Peut-être que la rivalité fraternelle est aussi un sujet douloureux pour la maîtresse...

 

 

 

16 mars 2012

la violence

La maitresse a reçu des documents de l'éditeur de "Max et Lili"

sur le thème de la violence.

Les élèves lisent le document et font des yeux ronds

pour la violence autre que sous les coups.

C'est une grande découverte pour eux que de parler de violence

pour les moqueries et le rejet.

La définition conservée est que la violence c'est ce qui fait mal.

Certain évoquent ce sentiment d'avoir été rejetés antérieurement.

OH  PAS DANS SA CLASSE! La maîtresse y met un point d'honneur!

Marc prend la parole :

-Oui moi parfois je suis mis à l'écart

-Pour quelle raison? demande la maîtrresse.

-parceque je suis trop beau!

ça y est les élèves rient encore!

Et puis sur les réactions face à la violence on entend:

- Les garçons qui pleurent c'est des mauviettes.

-Non des tapettes.

-Bein moi mon père je l'ai vu les larmes aux yeux quand il s'était fait mal à la jambe, ajoute Karl

-Ma grand-mère elle a pleuré quand elle a perdu sa canne, dit Benjamin

Je conserverai l'intervention de Joris sur le rejet des enfants différents:

"Et si j'étais à sa place?".

Je la garde pour moi et les autres : "pose-toi la question :

Et si  TU étais à sa place est-ce que tu aimerais qu'on te traite ainsi?

Elle cotoie dans le cahier d'éducation civique :

"Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse."

 

14 février 2012

Noelie

 

À 16h30  la maîtresse salue la maman de Noélie

qui lui apprend que sa petite coquine est redevenue sage comme une image.

Après leur conversation , Julie la grande sœur et la maman avaient pris le temps 

de mettre des mots précis sur ce changement :

Grandir, devenir autonome, avoir sa propre chambre

tout en conservant l'affection de sa grande sœur....






4 octobre 2014

A cultiver au quotidien

1 avril 2014

1er avril

Train-train quotidien...

poisson

poisson0

27 avril 2014

Une idée

de cadeau

 http://p6.storage.canalblog.com/66/06/775031/92554169_o.jpg http://p4.storage.canalblog.com/43/68/775031/92554101_o.jpg http://p7.storage.canalblog.com/74/91/775031/92554230_o.jpg

pour la fête des mères  :

http://p0.storage.canalblog.com/07/49/775031/92554064_o.jpg   http://p1.storage.canalblog.com/10/05/775031/92554088_o.jpg

des petits carnets brodés (ici)

 

 

27 novembre 2015

DEMAIN

 

 Afficher l'image d'origine

 ici

« La Non-violence à l’école »  à Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

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