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brèves de classe
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3 juin 2013

Visite du collège

Les grands de l'école, à l'approche des vacances,

le visa en poche pour une nouvelle vie,

les grands de l'école,

les affreux jojos tout comme les sages,

à la perspective des grandes vacances,

veulent prendre leur vie en main,

quoi qu'en pense la maîtresse.

Quelqu'en soit le programme

Les grands de l'école n'écoutent guère

ni les consignes. Ni la maîtresse.

Le siroco souffle dans le cœur des grands de l'école.

 Ceux qui seront les petits de l'an prochain

ont une visite de la plus haute importance :

                LE COLLÈGE

Mais, oh surprise, lorsque la maîtresse arrive devant son rang, 

le tableau est pittoresque:

Janelle est en pleurs, cyrielle a les yeux rouges et gonflés,

Lia et Maryssa,  les cheveux ébouriffés

Alban hurle en laissant échapper des larmes et un peu de morve,

Hector et Théo se sont battus

tandis que des garçons en prennent d'autres à parti et

dans 10 mn la maîtresse doit amener ses élèves devant le grand collège.

Horrifiée, elle a poussé un grand cri  et 

vite une peu d'eau fraîche, quelques ordres expédiés,

les vêtements réajustés, des regards noirs jetés.

Et aucune discussion, aucune explication!

L'urgence est d'éviter la grande honte!

Les élèves sont enfin fins prêts pour visiter l'avenir.

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28 mai 2013

la dresseuse de fauves et sa soupe au lait

Marysa trépignait, claquait ses cahiers,

jetait ses stylos,

faisait quelques vertes remarques.

La maîtresse avait jeté l'éponge.

Elle fermait son oreille à ce tintamarre et

exigea  le silence nécessaire au travail.

Marysa  fonça sur la maîtresse et lui jeta un

"je peux aller me calmer dehors ! "

et sortit en trombe de la classe .

La maîtresse jeta des coups d'oeil furtifs ,

la piqua aussi pour que la rebelle ne se contente pas de lire l'affichage du préau.

Extérioriser c'est courir, hurler.

Elle accueillit 10 mn plus tard une Marysa encore explosive.

Aussi elle lança par-dessus les élèves affairés:

" tu fais ce que tu veux mais je ne veux pas que tu déranges tes camarades !

Fais les exercices ! Ou alors prends ton cahier et écris ton chagrin !

- Mais , maîtresse, je n'ai pas de chagrin, c'est de la colère que je ressens!  

Oui j'ai bien compris. Écris le chagrin si tu as besoin.

- Tu veux que j'écrive du chagrin alors que je suis en colère ?!

La maîtresse avait un grand sourire accroché au coeur !

Elle sentait le poisson ferré, la soupe au lait embaumer tandis que le fauve enrageait.

Une biche farouche, insoupçonnablement tapie dans les replis de l'âme humaine

fit son apparition:

- Moi je sais que derrière la colère se cache du chagrin

Quand on gratte la colère, on trouve de la tristesse.

Et puis la maîtresse retourna à ses moutons et ses dixièmes.

30 minutes plus tard, Elouan s'étonna, à haute voix, de trouver un cahier dans la poubelle.

Un cahier où la maîtresse reconnut l'écriture de Marysa.

Elle le glissa dans son manuel de math pour y lire pendant sa récréation:

" La maîtresse m'avait promis de ne pas me gronder. Personne ne m'aime. Même pas ma mère pour qui je n'existe pas."

Le coeur de la maîtresse frémit . Elle se souvint d'elle enfant.

Elle se souvint des larmes qu'elle cachait sous ses provocations,

ce chagrin sous la violence verbale,

son besoin innommable de se colleter pour exister,

la nécessité d'en découdre pour tenter de cicatriser.

Oui c'était donc là qu'elle avait puisé

un peu de coeur pour l'indigente.

Alors la maîtresse retrouva les mots

qu'on lui avait offert un jour de naufrage,

elle ressuscita, à l'heure du repas,

le discours de la raison et du coeur qui sonnait à peu près ainsi:

" Là est le noeud du problème, Marysa. En vrai c'est pas à la maîtresse que tu réclames de l'attention, non, c'est à ta maman!  Tous les enfants ont besoin de leur maman pour grandir. Tous les enfants méritent cet amour. Réclame, Marysa, réclame l'amour qui t'est dû. Peut-être qu'elle entendra et te donnera ce dont tu as besoin! Peut-être. Et puis, si elle ne peut pas, si elle enlisée dans le chagrin de la perte de son papa, si sa maison est devenue un tombeau, alors, Marysa, tu dois  partir, toi, vers ton destin exceptionnel. Tu es brillante, tes grandes compétences, tu les piétines quotidiennement en classe. Tu n'es pas responsable de sa tristesse, tu es responsable de ton destin à toi!"

Parfois la maîtresse sort de sa fonction institutionnelle.C'est son secret

Un secrète mission à laquelle elle ne peut pas renoncer...

22 mai 2013

Noémie

Avant les vacances de printemps, la maîtresse avait remis à la maman de Noémie, le bulletin de sa fille .

Noémie ressemble à Elsa :

une petite souris qui se dérobe

quand la maîtresse l'approche.

Lors de la remise du 1er bulletin, 

la maman avait révélé

que sa fille ne pleurait plus

le matin sur le chemin de l'école.

Contrairement aux années précédentes.

Elle trouvait son bonheur en classe.

Le théâtre pouvait être pour elle, dixit la maman, l'occasion de s'essayer au regard des autres.

Mais Noémie est une petite souris qui cache en elle une force insoupçonnable,

une détermination folle qu'elle a révélées au cours des répétitions. Quelle grande actrice!

La maîtresse l'a nommée metteur en scène et Noémie gère un des groupes avec poigne et efficacité.

Noémie rougissante qui refuse de lire à la classe les histoires qui noircissent ses cahiers du matins. Soit!

Noémie  têtue qui refuse d'aller au tableau,

en secouant la tête énergiquement cachée derrière sa voisine. Persévérance!

Noémie est une petite souris qui tient sa maîtresse à distance en pleurant

dès qu'elle se penche vers elle réduisant à néant toute ébauche de conversation .

La maîtresse a remis le bulletin  du deuxième trimestre et appris le retour des larmes matinales.

Elle sent bien que le discours de la maman l'en tient responsable.

Mais chère madame , Noémie pleurait bien avant d'arriver dans cette classe,

la déception maternelle sous-tend le propos.

Quelques incidents émaillant la vie de classe

ont montré cette petits souris

sous un jour nouveau :

Noémie a tiré violemment les cheveux de Tim

qui lui avait refusé un chewing-gum,

dit mille vilenies à Janelle, hurlé sur Hélène,

donné un coup de pied à Lia !

Un jour elle lui reparlera de cette violence qui habite tout être humain.

Une violence naturelle qui a besoin de s'exprimer

mais ne peut pas apparaître aux yeux de tous à l'état brut.

Cette violence demande à être transformée.

Cette violence que la maîtresse accepte en conjugaison (Tim a choisi le verbe du 1er " tuer " pour s'entraîner au  passé simple)

une violence rôdant autour de certaines histoires d'élèves dans les cahiers du matin,

une violence sous-tendue aux problèmes mathématiques de partage d'un pécul au sein d'une fratrie,

une violence qui doit subir une transformation pour être présentable, être sublimée.

Cette violence qu'elle a rencontré en elle

mais une violence traquée car toujours vivace, fonctionnelle mais multiforme.

Alors la maîtresse a placé Noémie juste à côté de son bureau.

L'air de rien. Pour mutiplier les occasions de bavardages. Sans qu'elle se doute de ses intentions.

Les premiers jours, la maîtresse ne l'a  pas regardée,  l'air de rien:

Noémie s'exclafe, s'étonne, fabrique des secrets déposés dans l'oreille de sa voisine,

elle observe elle aussi la maîtresse, lit les documents posés sur son bureau, lui murmure quelques commentaires.

Alors la maîtresse taquine Noémie, lui lance des sourires complices, elle met du mystère.

Elle tente d'apprivoiser la miss.

 

17 mai 2013

kriss

Kriss a dit "dégage" à un élève et pire à un deuxième.

Des insultes durant  les récréations . Depuis plusieurs mois.

Des apprentissages qui suscitent toujours beaucoup d'inquiétudes.

Lors d'un déplacement en ville, Kriss a sonné aux portes,

pendant les répétitions théâtrales, il a déclenché les alarmes incendie.

Et puis cette semaine, Kriss a insulté le petit frère de d'Hélène, un C.P.

La maîtresse sait combien il est difficle d'atteindre le coeur de Kriss.

Kriss l'enfant précoce qui travaille si peu

Kriss qui insulte et innove dans la verdeur.

La maîtresse est agacée et tente un dernier essai :

- Tu aimerais toi qu'on t'insulte ainsi?

- M'en fiche moi , répond -il en haussant les épaules.

Constance de la réponse à la bouche de l'inaccessible élève.

C'est alors qu'Hélène lance à la maîtresse ,

sur le point de pousser un muet cri intérieur d'énervement .

- Non pas lui, maîtresse, son frère!

Bein oui! Le petit frère de Kriss aura bientôt 5 ans.

La maîtresse le croise à la grille de l'école,

elle voit bien l'air bienveillant de Kriss lorsqu'il se penche vers son frère.

Bonne idée, tentons :

- Tu aimerais toi qu'on dise ces insultes à ton frère,

des insultes comme celles dites au frère d'Hélène?

- HEU...Non!

La maîtresse est surprise et Hélène a raison!

- Tu serais pas un peu triste?

- Oui

La maîtresse vient de découvrir grâce à Hélène le talon d'Achille de Kriss,

la tendresse fatale qui fera peut-être ployer l'inoxydable Kriss.

 

 

15 mai 2013

une question de génération

XX                                      XIX

 

 

La maîtresse veut illustrer  son propos au sujet du terme de génération :

"Vous tous, vous êtes de la même génération.    

Moi je suis de la génération de vos parents.

- Et, maîtresse, on n'est pas du même siècle!

- Oui c'est vrai ça! Moi je suis du siècle dernier".                      

Hilarité et brouhaha, discussions au sujet des siècles.

Petite révision in vivo.

Et puis finalement, en discutant en famille ce mardi soir,

oui, finalement la fille de la maîtresse,

née en 2 000 connaitra peut-être 3 siècles!

X                III                    VIII

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24 avril 2013

Elsa la petite souris

Elsa va mieux.

c'est le bilan de son bulletin.

Elsa et son papa sont dans la classe.

   Les apprentissages sont au goût du jour mais le gros souci reste

cette timidité. Même avec  sa maîtresse.

Malgré  quelques exhubérances pour montrer sa joie ,

Elsa est une girafe au coeur de souris.

La maîtresse s'inquiète toujours pour ces élèves empêtrés

dans la gêne et le malaise. Elle se dit que ceux-là n'ont pas les armes

pour riposter aux morsures de la vie.

Elsa ressemble tant à la maîtresse enfant!

Si elle pouvait, au moins, semer quelques graines pour l'avenir.

La maîtresse évoque cette timidité avec le papa lors de la remise du bulletin.

Le papa admet : Oui c'est un gros souci . Il y pense avec angoisse.

Non, Elsa refuse d'aller voir un psy . Comme sa grande sœur l'a fait!

Elsa ne veut pas lire ses poèmes en classe ni ses histoires.

ni même les montrer à la maîtresse .

La maîtresse explique qu'elle a toujours respecté la distance d'Elsa.

Mais cela va changer un peu.

 Et puis aujourd'hui un mystère de la vie de classe:

Pour enrichir la production d'écrit, la maîtresse a exigé

l'ajout d'adjectifs aux groupes nominaux.

Quelques exemples à l'oral:

Tim propose "un poisson" qui devient "un poisson diabolique",

"un gentil poisson", "un poisson rouge", puis apparaît le nom commun " chat"

Elsa lève le doigt, évènement quasi exceptionnel 

qui n'échappe pas à la maîtresse, et offre :          

 " un chat timide"

Et même si le propos n'a rien d'inattenu,

la maîtresse en reste comme deux ronds de flan!

A 16h30, elle apostrophe Elsa:

"Dis donc ce chat timide,  quelle chouette idée d'histoire!

Mais ce chat c'est pas un peu toi?

 Tu pourrais l'écrire cette histoire!

Et je pourrais la lire?

Et puis, tu vois, si un jour tu acceptais de voir un ou une psychologue,

et bien tu pourrais lui montrer cette histoire

qui parle d'un petit chat timide mais qui parle aussi de toi...."

La petite acquiesce avec un grand sourire.

Elles en reparleront.

17 avril 2013

deux amis

IMG_7781Découverts par des yeux curieux :

deux amis, deux frères

blottis l'un contre l'autre

au fond d'une trousse.

IMG_7809bis

15 avril 2013

fragilité

A nouveaula douleur et le chagrin que ne peuvent effacer les rires des enfants,

les larmes mêlées aux pluies matinales.

 

Un lundi matin avec une Maryssa très vite insolente,

qui hurle " mais de tout façon tu me manques toujours de respect "

puis pleure à grands bruits.

La maîtresse ne peut pas affronter toutes les tempêtes,

celle de la maison, celle de classe;

elle refuse les accusations de l'enfant , celle de l'adulte.

Voilà , elle sait bien que les vilenies cachent du chagrin.

Parfois on ne peut pas aller contre la souffrance d'autrui. En tout cas aujourd'hui.

Elle n'est pas si solide. Fragile aujourd'hui.

Pourtant, il ne faut pas flancher...

7 avril 2013

Elsa

Elsa va beaucoup mieux.

Le sourire adressé aux copines

est ramené à la maison.

Elsa va beaucoup mieux et

la maîtresse pousse la demoiselle à lire ses poèmes.

Ceux dont le papa parlait à la maîtresse.

Mais Elsa est une petite souris qui garde bien ses secrets!

Elsa va mieux et la maîtresse rit de ses exhubérances.

Elsa va mieux et les copines , autour d'elle en classe,

que la maîtresse avait acceptées,

les bavardages et rires étouffés en classe

n'ont plus de raison d'être.

Le travail d'Elsa vacille un peu, alors la maîtresse enlève la béquille :

La mîtresse explique  cela au papa d'Elsa et

éparpille les filles dans la classe.

Ce qui importe désormais c'est le programme .

Elsa va mieux et elle a dit " oui " aujourd'hui ,

oui à un autre chat, oui à la vie alors qu'elle secouait encore la tête  il y a quelques semaines,

lorsque la maîtresse avait dit " un jour. Un autre chat"

Elsa va accueillir une petite chatte à la maîson.

Elsa va mieux et dans la cour de récréation cela se sait : les filles papottent et se répartissent les rôles :

" Tu viendras chez moi durant les vacances, elle sera là

- Moi je serai sa maraine !

- Et moi sa tante!"

La maîtresse sourit à Elsa qui sourit à la vie.

 

30 mars 2013

Jonathan et les tigres

Jonathan a écrit une histoire dans son cahier du matin.

Jonathan progresse quant à l'énonciation, il écoute les objections de la maîtresse,

opte pour le passé simple, choisit ses mots désormais plus précis,

peaufine ses textes matin après matin.

Jonathan a écrit une histoire et demande la parole pour la lire à la classe.

Une histoire cruelle selon Hélène et Elsa.

Une métaphore peut-être pense la maîtresse:

Un papa tigre blesse accidentellement

son bébé qui jouait au-dessus de lui,

dans les arbres.

La mère est si fachée qu'elle mord

son tigre de mari. Celui-ci meurt

des suites de ses blessures

ainsi que son fils.

L'histoire évoque-t-elle l'amour maternel

qui suplante tout ?

Parle-t-elle des blessures de l'âme ?

Des maladresses de parents ? Des déchirures du couple parental?

Une histoire qui parle de la cruauté de la vie.

Alors si la laideur fait naître des histoires,

remettant en jeu les connaissances grammaticales,

cela permet aussi de transfigurer, de transcender la réalité.

La maîtresse leur parle des fables : "En vrai, ça ne parle pas des animaux".

Les élèves sont rôdés et clairvoyants:

"Bein non! L'histoire parle de nos parents"

Et d'aucuns d'expliquer les coups de griffes...

 

 

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